Auda Isarn

Quelques livres pour s’évader intelligemment

Nevio ZECCARA

Hessa 2 – Berlin, ordre de tuer (2015)

Prix : 14 €

Les aventures de la belle Hessa von Thurm se poursuivent dans ce deuxième épisode. Mai 1940, avec ses Sex Truppen, la sulfureuse walkyrie part en Hollande déjouer les plans de la résistance pour faciliter l’invasion des troupes allemandes. Elle mène et poursuit ce combat souterrain jusque dans les montagnes du Tyrol. Le cocktail bien dosé ne change pas de l’aventure, du sexe, des svastikas !

Nevio ZECCARA

Hessa (2014)

Prix : 14 €

Alors que l’Europe est sur le point de s’embraser au printemps 1940, Hessa von Thurm est chargée de monter un commando SS un peu particulier : composé uniquement de jeunes femmes très belles, il utilise le sexe pour mieux combattre partisans, soldats alliés, juifs et communistes. Sorti en 1970, L’Europe explose, premier tome du fumetti Hessa de Nevio Zeccara (1924-2005) est exactement l’inverse d’un film de Tarantino : décalé, sensuel et… sulfureux ! 120 pages d’aventures NS, la bande dessinée de l’année !

Cette BD déplaira tant aux féministes coincées qu’aux gardiens autoproclamés de la Mémoire hémiplégique. Sexe, action et goût pour le côté obscur de l’histoire, cette bande dessinée est strictement réservée à un public adulte averti du fait de sa forte teneur nationale-érotique. Si vous êtes las de regarder la télévision, éteignez votre poste et allez plutôt rencontrer Hessa et ses jeunes louves du Führer.
(Synthèse Nationale)

Fumetti réservé aux adultes, issu du courant de la Nazixploitation, Hessa avait été publié entre 1970 et 1972 (mais pas en France) ; elle nous revient dans une classieuse édition brochée publiée par Auda Isarn pour la première fois en version française. Le trait de Nevio Zeccara est net et efficace. Ses dessins brillent par la qualité de leurs encrages. Le récit est très rythmé, avec un découpage reposant sur deux cases par pages et un sens elliptique du décor. Hessa von Thurm : un nom qui évoque les heures les plus sexy de notre histoire.
(Réfléchir&Agir)

Joachim Hoffmann

L’Épopée tragique du général Vlassov (2014)

Prix : 25 €

Comment l’ancien héros soviétique de la bataille de Moscou de 1941 a-t-il rallié ceux qu’il avait battus trois ans plus tôt ? Pourquoi est-il devenu le général en chef de l’Armée Russe de Libération (ROA) pour finir pendu à Moscou le 1er août 1946 ? Docteur en philosophie, directeur scientifique de l’Institut de Recherches Militaires de la Bundeswehr, Joachim Hoffmann (1930-2002) signe ici un livre plusieurs fois primé sur cette étonnante et tragique page de l’histoire et de la Deuxième Guerre mondiale, à partir des archives allemandes et de celles de la ROA (récupérées par l’Armée Rouge).
Un livre inédit en français.

Le livre d’Hoffmann présente un grand intérêt historique.
(Terre & Peuple Magazine)

Nous avons été victimes de la propagande stalinienne pendant des décennies, et même jusqu’à aujourd’hui pour certains historiens : le million de citoyens soviétiques, ayant combattu avec les Allemands contre l’URSS, ne l’auraient fait que pour s’extraire de conditions de captivité épouvantables… Ce qui est en grande partie inexact. Une lecture salutaire, vivement recommandée.
(39/45 Magazine)

Une étude magistrale et exhaustive sur le mouvement de libération nationale russe.
(Réfléchir&Agir)

Georges Feltin-Tracol

Thierry Maulnier, un itinéraire singulier (2014)

Prix : 18 €

Quel singulier parcours que celui de Jacques Talagrand alias Thierry Maulnier. Cet homme a traversé les grandes épreuves du milieu du XXe siècle et de féroces polémiques intellectuelles sans pour autant sombrer dans l’aveuglement doctrinaire !
Loin à la fois de l’image convenue du dramaturge réputé, de l’amateur de poésie baroque française, de l’éditorialiste conservateur au Figaro, et de l’aura de l’intellectuel tour à tour engagé à L’Action française, à la « Jeune Droite » non-conformiste des années 30, puis à l’Institut d’études occidentales aux côtés de Dominique Venner, Thierry Maulnier était dans la vie quotidienne un séducteur et un incroyable indolent épris d’efforts sportifs et d’activités physiques.
Être subtil et complexe, Thierry Maulnier possédait de nombreuses et étonnantes facettes qu’on redécouvre grâce à cette biographie.

Rédacteur en chef du site Europe Maxima, Georges Feltin-Tracol collabore aux revues Réfléchir & Agir, Synthèse nationale et L’Unité normande.

« Il était le meilleur de sa génération » disait Pierre Monnier (A l’ombre des grandes têtes molles). Le bref essai que lui consacre Georges Feltin-Tracol est donc le bienvenu.
(Alain de Benoist, Eléments)

Ce grand esprit n’aura pas laissé un souvenir à sa mesure : l’image que l’on se fait de Thierry Maulnier est celle d’un Robert Brasillach que l’on aurait pas pris au sérieux, et qui, au lieu d’être fusillé au fort de Montrouge, serait mort quai de Conti et en première page du Figaro. Le livre de Georges Feltin-Tracol nous fait mieux comprendre les raisons de cette destinée de journaliste intellectuel qui a tourné court en carrière (…) Georges Feltin-Tracol souligne la continuité de cet « itinéraire singulier » en s’inscrivant en faux contre la caricature de l’enragé embourgeoisé.
(Philippe Barthelet, Valeurs actuelles)

Une biographie écrite par le prolifique Georges Feltin-Tracol, nous dévoile les arcanes de cet étonnant personnage, qui fut accusé d’être fasciste et dont Mauriac dira : « Au lieu de (se) contenter de quelques articles au Figaro, (il) aurait pu être le Sartre de (sa) génération ».
(Robert Spieler, Rivarol)

En écrivant ce Thierry Maulnier, Georges Feltin-Tracol a comblé un manque évident.
(L’Action Française 2000)

Au sein de la galaxie nationaliste, qui se souvient encore de Thierry Maulnier ? Trop peu de monde en fait, et c’est bien dommage tant la personnalité du personnage peut apparaître riche et multiple. C’est tout le mérite de l’ami Feltin-Tracol de faire ressurgir pour nous cette grande figure intellectuelle, camarade de la rue d’Ulm de Brasillach, Bardèche, Blond… et dont les éditoriaux d’avant-guerre, notamment dans la revue Combat, sont d’une rare radicalité voire violence contre le Système républicain et démocratique, ce qui n’est guère étonnant de la part d’un jeune essayiste nourri au lait du meilleur Maurras mais aussi de Nietzsche.
(Réfléchir&Agir)

Feltin-Tracol nous rend Maulnier dans son caractère atypique : travailleur dilettante mais doté d’une intelligence et d’une mémoire réellement extraordinaires  lui permettant de travailler dans l’urgence avec une redoutable efficacité, sportif volontaire souhaitant réunir pensée et action dans un vitalisme que n’aurait pas renié Montherlant, séducteur impénitent mais jamais décadent. Mais, plus important encore, il exhume, met en perspective et commente le Maulnier militant puis théoricien métapolitique, depuis le passage initiatique à L’Action Française jusqu’au soutien – ô combien méconnu – à l’Institut d’Etudes Occidentales  de Dominique Venner, en passant par la si riche expérience des « non-conformistes des années 30 ».
(Pierre Saint Servant, Présent)

Maulnier est une des figures intellectuelles les plus fécondes et les plus méconnues du XXe siècle. Élève de l’École Normale Supérieure avec Brasillach, Simone Weil et Pompidou, il est de ces « non-conformistes des années 30 » qui tentent, selon la formule de Mounier, de mettre un terme au « désordre établi ». « Compagnon de route» de l’Action Française, il participe aux manifestations du 6 février 1934. Fondateur des revues Combat et L’Insurgé, il est à la source de débats cardinaux où figurent, entre autres, Jean de Fabrègues, Jacques Laurent, Kléber Haedens ou Maurice Blanchot. Sans avoir jamais cédé aux séductions délétères de la Collaboration, il devient, après guerre, un des plus intrépides hérauts de la lutte contre le communisme, l’alittératurengagée et le magistère exercé par Sartre. Qui a ouvert son Introduction à la poésie française, son Nietzsche, son Racine ou sa Lecture de Phèdre n’a jamais oublié la précision de son érudition, la profondeur de ses analyses – et la majesté hiératique de sa phrase classique. Il sera, avec Fraigneau puis Mauriac, un des fondateurs de la revue  Les Cahiers de la Table Ronde et un des chroniqueurs les plus éblouissants du Figaro, jusqu’à sa mort, en 1988. Alors il rejoindra paradoxalement – en apparence – au firmament des moralistes, vigies et passeurs du XXème siècle, ces Berl, Souvarine, Raymond Aron, voire, un temps, Jules Monnerot et Alfred Fabre-Luce – auxquels il ressemblait tant à maints égards. Mais c’est une autre histoire : celle d’une droite française, libérale et ouverte, une rareté tocquevillienne comme l’on sait. Le sous-titre de l’essai de Feltin-Tracol est : « Un itinéraire singulier ». « Un homme libre » eût convenu aussi bien.
(François Kasbi, Service littéraire)

Pierre MARIEL

Le Doigt dans l’engrenage (2013)

Prix : 14 €

Paris, 1942, Jean-Pierre Bauvrat est jeune et amoureux, mais sans le sou. La rencontre providentielle d’un ancien copain le met sur la piste d’un travail inespéré. Mais cette aubaine masque en fait un terrible engrenage. Le Doigt dans l’engrenage est un des 14 romans policiers édités sous l’Occupation par la maison d’édition des Editions Littéraires et Artistiques. Son propos était de défendre la cause de la Nouvelle Europe par le biais de romans populaires, plein de suspense, d’espionnage et d’exotisme, où le rôle des méchants était invariablement tenu par des Juifs, des Anglais, des franc-maçons ou des communistes. Une rareté à découvrir.

Pierre Mariel, de son vrai nom Pierre-Maurice Marie (1900-1980) fut un écrivain prolifique. On lui doit des romans d’aventure (Le Cargo de la mort, La Griffe du lion), sentimentaux (Les Lauriers sont coupés), policiers (Les Sorcières de Salem), ou des essais sur le nazisme (Nazisme, société secrète – sous le pseudonyme de Werner Gerson) et le paganisme (L’Europe païenne du XXe siècle).

Une pépite !
(Terre&Peuple La Revue)

Un curieux roman policier.
(Emmanuel Ratier, Faits&Documents)

Antipoison formidable écrit il y a 70 ans. Si vous voulez vous faire plaisir, sans vous matagraboliser le cerveau, nous vous conseillons cette petite lecture dont l’aspect historique n’est pas à négliger.
(François-Xavier Rochette, Rivarol)

Très recherchés par les bibliophiles, quatorze romans policiers furent publiés par les très collaborationnistes Editions Littéraires et Artistiques entre 1942 et 1944. Auda Isarn a su dénicher l’une des pépites de cette étonnante collection Rouge-Gorge et nous la fait découvrir. Nous sommes en plein roman populaire, avec ses rebondissements, son suspense. Pile poil dans cette belle tradition qui remonte à Eugène Sue en passant par Nestor Burma ou SAS. Des pages militantes enfin, qui incarnent la réalité sociale, dénoncent l’obsession du pouvoir occulte chez l’israélite, et fustigent les Rouges, sous le patronage illustre d’un Paul Verdun ou Raoul de Navery. Ce Doigt dans l’engrenage est une sacrée réussite, qui nous donne envie de revoir Le Corbeau, de feuilleter un Boudard… On en redemande !
(William L’Harmet, Réfléchir&Agir)

Arnaud Bordes

Pop conspiration (2013)

(épuisé)

C’est l’été. Anne-Marie Pop ne fait rien, lit sous son balcon, dans le poster du soleil. Mais cet été là est aussi comme l’envers de l’Histoire, quand autour d’elle s’agitent complots et conspirations. Le nouveau roman très parvulescien d’Arnaud Bordes sur fond de Byrds et de Joy Division.

Un petit objet fascinant. Son vocabulaire célèbre le mariage du Littré et d’un manuel de survie pour agent à la solde du réseau Gladio. Sa syntaxe suit la logique implacable d’une dissection. Du coup, Bordes invente une écriture qui dit la doublure des évènements. L’esthétique de Bordes, entre anorexie et diaphanéité, évoque la peau de ces filles dont elle devine qu’elles doivent encore lui plaire, bien que le temps les ai englouties.
(Eléments)

Avec ses phrases précieuses, ouvragées et sinueuses, qui ensorcellent avant soudain de couper court d’un trait glaçant, Pop Conspiration mâtine alors Jean Parvulesco d’Orchestral Manoeuvres in the Dark et altère ses labyrinthes borgésiens d’indolence macabre. Roman impressionniste et surdocumenté, tout en désespoir et légèreté, il dévoile l’âme féminine comme le parfum d’une époque à un moment bien précis : quand « en elle, on pressentait une profondeur, qui était peut-être aussi un vide ; une profondeur qu’eût creusé une frivolité ». Donnant à voir le charme désuet d’une cité balnéaire, à la fois refuge et tombeau, le roulis de solitudes versicolores, les fulgurances de sept meurtres effroyables ou les méandres du Get closer de Valérie Dore, il révèle la beauté crépusculaire d’un monde en perdition. Et c’est tout simplement déchirant.
(Ludovic Maubreuil, Cinématique)

Mettre en scène autant de mythes et de conjonctures historiques en aussi peu de pages (quelques dizaines), leur donner corps avec des personnages aux destinées sanglantes, inscrites celles-ci dans une durée de plusieurs décennies, le tout dans une ambiance qui évoque un mélange de Jean Bruce et de Raymond Abellio, tel est le tour de force réalisé dans ce court roman par Arnaud Bordes. Elliptique et rapide, se jouant de la chronologie avec une merveilleuse désinvolture, ce roman livré clés en main est de ceux qui laissent imprimé dans l’esprit « le mot définitif, le mot implacable, qu’on ne retire plus jamais et qui peut mettre en mouvement d’occultes puissances », comme l’écrivait Léon Bloy au sujet de Maurice Leblanc.
(Michel Marmin, Le Spectacle du monde)

Je me suis régalé. Roman d’espionnage peuplé de figures énigmatiques et scandé sous les grandes heures de la new-wave européenne. Tout ce qu’on aime.
(PGL, Méridien Zéro)

Un concert de voix en apparence discordantes, qui chantent les étés torrides d’Annemarie, Normande de Transylvanie, blonde aux yeux verts qui joue du couteau de tranchée comme d’autres de la plume d’oie – avec grâce. Une tueuse donc, entrée au service de Murcie. Murcie ? Mais voyons, les Ménestrels, ce couple de factions rivales, Murcie et Morvan, qui depuis des siècles, en fait des millénaires, se déchirent en luttes sanglantes pour l’empire du monde. Murcie, d’origine celtibère, regroupe les fils de la forêt, druides et porteurs de lanternes qui comptèrent en leurs rangs Louis XIV et le Général ; Morvan, venu d’Ionie, rassemble producteurs et affameurs, comme « ces salopards de Templiers », défaits par Philippe le Bel, qui lui était, bien sûr, de Murcie. Aux premiers le Moyen Age, la Vieille Europe ; aux seconds le Pacifique et les Amériques, l’Occident. Murcie et Morvan donc se taillent en pièces depuis toujours sous l’œil craintif des officines d’Etat, qui comptent les coups… et en prennent bien davantage qu’elles n’en portent. Roman crypté jusqu’au vertige, Pop Conspiration entraîne son lecteur au bord du précipice sur un air de Joy Division.
(Christopher Gérard, Le Salon littéraire)

Bruno Favrit

Midi à la source, carnets 1990-2011 (2013)

(épuisé)

Voici le journal tenu régulièrement depuis 21 ans, de l’excellent Bruno Favrit. Une vie riche de rencontres, d’aventures, d’aphorismes et d’enseignements glanés sous le soleil européen et où plane l’ombre de Dionysos.

En prenant note d’une partie de ce qui lui est advenu entre 1990 et 2011, Bruno Favrit entendait peut-être laisser traces de son passage et inciter son lecteur à se poser quelques bonnes questions. Par exemple sur la meilleure façon d’utiliser sa vie. Il ne se pose pas, surtout pas, en donneur de leçons. Mais il sème le long du chemin des réflexions qui méritent le détour. Païen qui s’assume comme tel, tranquillement, Bruno Favrit est un bon compagnon de cordée pour partir à la rencontre des dieux.
(Pierre Vial, Terre&Peuple Magazine)

Biographe de Nietzsche et grand lecteur de Cioran, Hamsun et Matzneff (l’un des rares écrivains français contemporains qui le comble), Bruno Favrit est l’auteur d’une œuvre encore secrète, qu’il dissimule avec une coquetterie hautaine. Non sans panache, il se livre aujourd’hui par le biais de ses Carnets des années 1990-2011, où il évoque ses amitiés stellaires, ses lectures, sa diététique (vins et fromages bannis, à l’instar des poètes dans la Cité de Platon), ses randonnées, ses feux solsticiaux, ses doutes et ses détestations. Ses sources ? La haute montagne, des Causses à l’Engadine, qu’il arpente, sac au dos, en alpiniste chevronné, et qui lui inspire des pages empreintes d’un puissant panthéisme. La nature en général, la phusis des Grecs, lui est une compagne de chaque instant, à ce rebelle résolu qui fuit les villes… sauf pour partager le vin et le fromage avec les amis (voir supra), car ce païen a fait sienne la sentence de Luther : « qui n’aime le vin, les femmes ni les chants, restera sot toute sa vie durant ». Les leitmotive de ces Carnets ? Un refus passionné de toute médiocrité, même cachée au plus profond de soi ; une quête permanente de l’art de s’élever sur les parois de calcaire comme sur celles d’une âme de glace et de feu. Il y a du Cathare chez Favrit, qui d’une part étonne par ses exigences et ses tourments, et de l’autre agace par des vitupérations qui, si elles sont rarement infondées, ne laissent pas d’être naïves tant il oublie le conseil, qu’il cite pourtant, de Spinoza : « non lugere neque detestari, sed intellegere » : ne pas déplorer ni vitupérer, mais comprendre. Reste le résistant, blessé par l’avachissement général, « l’écorché froid » comme le définit bien la dame de sa vie.
(Christopher Gérard, salon-litteraire.com)

Midi, c’est le zénith, autant de hauteurs qu’il convient de conquérir, celles des pics, parois et alpes, par l’ascension ; celles de la pensée par l’étude, par l’érudition, avec à l’horizon la ligne de crête de la méditation, peut-être le sommet culminant du Graal. Midi et zénith sont aussi verticalité, laquelle s’entendra droiture : dans la manière de se comporter, dans la vie comme hygiène, dans une fierté certaine ; puis rectitude : dans la réflexion, dans la fidélité à la quête d’un idéal. Et midi, c’est également la lumière, considérée alors moins comme brillante, ou une brillance qui provoquerait mirages et illusions, que comme clarté, simple, nette. Quant à la source, elle est pure, dont la limpidité désaltère le corps autant que l’esprit, elle est lustre, elle est baptême qui lave de l’altérité, de tout ce qui n’est pas soi : « résolution : m’interdire tout ce qui m’interdit d’être moi. Je commence par dire non au moins une fois par jour » ; ou encore : « qu’on ne dérange pas mon univers. J’ai eu assez de mal à le construire. Moi seul doit pouvoir en saper le fonctionnement ». Elle est ce qui est premier (reditus ad fontes), soit les classiques, grands philosophes et grands auteurs auxquels Bruno Favrit s’entend parfaitement, Hamsun, Schopenhauer, Eliade, Ovide, La Bruyère, Byron, Cioran, Montherlant… avec Nietzsche en cimaise. Elle est racines, identité, celles des patries charnelles, d’une ère civilisationnelle qu’il importe de défendre. Elle est origine, quand le monde était cosmos, c’est-à-dire totalité ordonnée, quand le monde était temple et partout les divinités. Par ailleurs, du journal, Midi à la source en a le terrible, évident sans doute mais toujours glaçant : le temps passe, tout passe – Comme le temps passe ; et la vie de l’auteur s’écoule au gré de la lecture. Et finalement, qu’elles que soient les résolutions, les réflexions, il ne reste que le temps qui ne reste pas. « Dans la vie, Il y a l’amour, et puis le travail, et puis rien », constatait Gobineau.
(Arnaud Bordes, parutions.com)

Copieux et passionnant.
(Pascal Eysseric, Eléments)

Quoi de mieux, pour entendre le chant du monde, que de se confronter à ce qu’il recèle de douleurs et de beautés ? C’est précisément ce que fait Bruno Favrit en escaladant les sommets de ses chères montagnes et en arpentant les oeuvres des maîtres admirés dont Nietzsche, Montherlant et Cioran mais aussi Giono, Hamsun, Lawrence ou Miller. Les auteurs et les hauteurs abondent dans ces notes d’un solitaire que dégoûte la veulerie et la médiocrité d’un monde auquel il n’appartient presque plus, n’était le fil parfois ténu de l’amitié avec les bien nommés «L’Ours» et «Zen-Fou». «Mais, dans le coeur des hommes, la fréquentation des altitudes a toujours la faculté de rapprocher des dieux. Partant, on ne doit pas trouver étonnant que l’expérience de la haute montagne sache inspirer des sensations où le divin habite», écrit le moraliste et diététicien qui a su forger son corps et sa pensée en les délestant des pesanteurs bavardes. La compagnie des dieux, c’est-à-dire du cosmos, a valeur initiatique : que vaut le théâtre de boulevard du «dernier homme» démocratique face à la scène sacrée sur laquelle se meut et se meurt le héros tragique ? Rien, précisément, ce rien du nihilisme triomphant dont les Carnets de Favrit sont l’alexipharmaque. «Neige éternelle et soleil invaincu» : que demander d’autre ? Ils forment en effet un excellent viatique auquel on associera sans hésiter cet éloge du «Grand Midi». En route !
(Rémi Soulié, Spectacle du Monde)

Philippe d’Hugues

Les Causeries du dimanche (2013)

Prix : 23 €

Gros volume de portraits jadis parus dans La Nation française de Pierre Boutang. Critique de cinéma réputé, Philippe d’Hughes évoque ici les auteurs qui l’ont marqué : Nimier, Rebatet, Brasillach, Benoist-Méchin, Truffaut, Von Salomon, Sainte-Beuve, Gobineau, Roland Barthes, Bardèche, Nabokov…

Historien du cinéma faisant autorité, ancien admnistrateur général de la Cinémathèque française, passionné de littérature, observateur attentif de son temps, Philippe d’Hugues recèle de nombreux talents, dont celui de chroniqueur. Et il s’y livra avec bonheur, ainsi qu’en témoignent les 33 chroniques réunies dans ce volume, parues, pour l’essentiel, dans La Nation française de Pierre Boutang. Portant sur des sujets littéraires, ces textes constituent un véritable trésor tant par l’éclectisme, la liberté d’esprit et de ton, la rigueur et la profondeur d’analyse dont ils témoignent, que par leur écriture.
(Christian Brosio, Spectacle du Monde)

Avec ces magnifiques Causeries du dimanche, un recueil de trente-trois chroniques littéraires que le jeune d’Hugues, dans les années 60, rédigeait le dimanche pour La Nation française de Pierre Boutang. Ainsi, il entend dire la vérité sur les auteurs et leurs livres, ce qui nous vaut des pages d’une grande justesse sur Morand, « prophète du futur », parti, comme il le fait bien remarquer, du technicolor pour arriver au noir et blanc, voire au muet (avec son étonnante confession Tais-toi). Mauriac et Rebatet, Gobineau et Jünger, Hölderlin et Fantomas lui inspirent des réflexions d’une profondeur, d’un non-conformisme réjouissants. Brasillach est salué avec émotion par le jeune lecteur ébloui de l’Anthologie de la poésie grecque – dont l’acquisition chez un bouquiniste constitue l’une des étapes dans la vie du lettré authentique. Nimier (qui ne reçut aucun prix littéraire), Huguenin, le cher Vandromme, ont droit chacun à un portrait plein d’amitié que l’on voudrait citer du premier au dernier mot. Se dégage l’autoportrait d’un antimoderne farouche, attiré par les desperados, révulsé par les bien-pensants et les fonctionnaires des Lettres (ceux qui dissertent sur la fonction de la littérature). Ces précieuses Causeries du dimanche sont à déguster comme cordial, à conserver comme talisman.
(Christopher Gérard)

Une flânerie littéraire comme on les aime. Piquante. Enlevée. Un parcours en zigzag sur des chemins non balisés. Un témoignage original sur la vie intellectuelle de la seconde moitié du siècle dernier. L’auteur ? Un spécialiste éminent du cinéma. Doublé, il le démontre ici, d’un passionné de littérature des plus perspicaces. Un critique au jugement acéré. Assez indépendant pour échapper au conformisme ambiant. Il papillonne au gré de sa fantaisie, sans souci de chronologie.
(Jacques Aboucaya, Le Salon Littéraire)

Causeries littéraires, cinématographiques, historiques, philosophiques, causeries pour tous les jours en compagnie des plus grands. Un régal.
(Stéphanie des Horts, Valeurs actuelles)

Cette liberté de ton et d’approche parcourt tout le recueil avec une maestria remarquable. Selon l’humeur et les circonstances, les analyses de Philippe d’Hugues sont plus ou moins fouillées, mais elles tombent souvent justes. De temps en temps apparaît le cinéma avec des articles sur François Vineuil alias Lucien Rebatet ou « François Truffaut épistolier ». Cependant, il ne monopolise pas tout le livre. La littérature ou – plus exactement – les littératures occupent l’essentiel du volume. Le pluriel s’impose, car Philippe d’Hugues ne se contente pas des classiques. Il témoigne de son intérêt pour la littérature dite populaire en saluant Fantômas. Il loue Robert Brasillach l’écrivain et vante aussi bien Roger Nimier que Jean-René Huguenin. Quand Philippe d’Hugues participe à La Nation française, la mode est encore aux «Hussards», cet ensemble hétéroclite de jeunes plumes talentueuses qui bravent avec panache le conformisme sartrien. En publiant ces Causeries du dimanche, Philippe d’Hugues permet aux jeunes générations de découvrir des écrivains au style racé très éloignés des actuels scribouillards primés grâce à de coupables complaisances éditoriales… Le goût sûr de Philippe d’Hugues pour les «réprouvés» se retrouve dans ce recueil avec de magnifiques recensions sur les écrits orientaux de Jacques Benoist-Méchin, sur ce «rebelle pour l’ordre» nommé Ernst Jünger ou sur l’activiste devenu écrivain Ernst von Salomon. Paru en 1966 dans une revue intitulée L’Intérêt européen, « L’Europe médiatrice » parachève l’ouvrage d’une brillante façon : « Nous ne voulons pas être de vagues Américains en moins riches, non plus que des sortes de Russes de l’Ouest. Nous voulons être des Européens : Français d’abord, Européen ensuite. »
(Georges Feltin-Tracol, Europa Maxima)

Philippe d’Hugues parle encore mieux de littérature que de cinéma, ce qui n’est pas peu dire.
(Michel Marmin, Eléments)

Esprit profondément réactionnaire, Philippe d’Hugues n’est pas pour autant sectaire. Ainsi salua-t-il dès 1964 le Barthes critique jugé supérieur aux vieilles barbes Kemp et Rousseaux. Mais c’est sans doute lorsqu’il aborde ce qu’il connaît intimement qu’il est le plus éloquent. Sur Nimier romancier, Rebatet critique de cinéma ou Truffaut épistolier, Philippe d’Hugues est à son affaire. Chez lui la fidélité aux grands disparus est inséparable d’une certaine éthique de droiture et de conviction.
(Marc Laudelout, Le Bulletin célinien)

Nous devons à Philippe d’Hugues, écrivain et historien du cinéma vigoureusement de droite, un recueil de textes écrits au cours de la seconde moitié du XXe siècle intitulé Causeries du dimanche en un petit clin d’oeil à Sainte-Beuve. Cet ouvrage fort bien écrit a retenu notre attention.
(François-Xavier Rochette, Rivarol)

Frédéric-Georges Roux

Mon père Jean Mamy, le dernier fusillé de l’épuration (2013)

(épuisé)

Biographie, écrite par son propre fils, du réalisateur Jean Mamy (on lui doit notamment le célèbre film antimaçonnique Forces occultes en 1943). Ami des surréalistes (Pierre Prévert sera le parrain de son fils), franc-maçon, assistant et monteur de Marc Allégret, Jean Renoir ou Robert Siodmak, il deviendra un collaborateur antisémite et antimaçonnique, frayant même avec la Gestapo, ce qui lui vaudra d’être un des derniers fusillés de l’Epuration en 1949. Pour la première fois, voici un véritable document (basé sur des archives familiales inédites) sur cet homme de gauche original, passé comme d’autres par pacifisme dans le camp de la Collaboration.

Cette vie kaléidoscopique est décrite, maints documents (dont de nombreuses lettres) à l’appui par son fils naturel, Frédéric-Georges, qu’il eut avec sa maîtresse, Jeanne Roux. L’auteur a peu connu ce père prisonnier. Il n’en décrit pas moins son incroyable parcours. En ces temps de repentance systématique quasi-obligatoire, Frédéric-Georges Roux, ne juge pas, n’absout ni ne blâme : il veut surtout comprendre pourquoi son père, homme de plume et de cinéma, paya de sa vie alors que d’autres, plus compromis encore, y échappèrent.
Georges Feltin-Tracol (Europe Maxima)

Loin des clichés, le fils de Jean Mamy, Frédéric-Georges Roux, a écrit un véritable document, basé sur des archives familiales inédites, sur cet homme de gauche original, passé comme d’autres par pacifisme dans le camp de la Collboration. Une période historique complexe où rien ni personne n’est tout blanc ou tout noir.
(Terre&Peuple La Revue)

C’est de cet homme au tragique destin que son fils, avec un beau courage, s’emploie à retracer l’itinéraire, montrant un personnage beaucoup plus complexe et attachant que son image politique simplifiée.
(La NRH)

Frédéric-Georges Roux retrace la vie tumultueuse de son père Jean Mamy. Comédien, artiste de cinéma, il fréquentait la fine fleur du showbiz français (et ses femmes légères) et fut un réalisateur fameux et réputé, respecté, homme à la mode du parisianisme ultra.
(François-Xavier Rochette, Rivarol)

Pierre Gillieth, Jean Combe

Héros et héroïnes de l’histoire de France (2012)

Prix : 20 €

Voici 24 héros de l’histoire de France racontés à nos enfants : des hommes de Lascaux à Saint Exupéry, de Vercingétorix à Napoléon, de Charles Martel à Charette, de Bertrand du Guesclin à Céline, ou de Sainte Geneviève à Louise Michel, ils sont tous là ! Chacun d’eux a, par son courage, son amour de la patrie, son désintéressement, montré des valeurs qui restent pour nous des exemples. Chaque héros est illustré par le talentueux Jean Combe. C’est vraiment le cadeau idéal pour vos enfants (ou ceux de vos proches), dans un bel album cartonné entièrement en couleur !

De Vercingetorix à Antoine de Saint-Exupéry, ce livre présente 24 héros et héroïnes de notre histoire. Le principe est simple : une page de texte très accessible, mêlant anecdotes et dates de références, et, en regard, un portrait en pied – parfois imaginaire – qui incarne le personnage. Guerriers, marins, aviateur, mais aussi peintres, écrivains, médecins : que serait la France sans ces grandes figures ? L’auteur nous fait aussi partager une pensée émue tant pour les hommes de Lascaux que pour le soldat inconnu.
Anne-Laure Blanc (Chouette un livre)

Un cheminement chronologique dans l’histoire de la France de toujours, scandé de grandes figures. Un livre écrit et dessiné pour les enfants. Mais bien des adultes me confient qu’ils sont ravis de s’y ressourcer aussi.
(La NRH)

Un bel album de Pierre Gillieth, illustré par la plume originale et colorée de Jean Combe. Des hommes de Lascaux à Saint Exupéry, l’imaginaire des enfants s’enrichira de 24 portraits qui sont autant de modèles d’altruisme, de bravoure, d’abnégation ou de sainteté. Ce florilège chronologique de personnages d’exception typiques du génie français évoque aussi la destinée d’artistes prestigieux, fleurons du patrimoine historique et culturel incomparable de notre pays.
(Marie-Gabrielle Décossas, Rivarol)

La littérature jeunesse étant très souvent frelatée (toujours les mêmes thèmes tournant en boucle, à savoir le racisme, l’esclavage, la Shoah); c’est toujours une initiative heureuse quand l’un des nôtres prend le risque éditorial de s’adresser aux enfants. Pierre Gillieth a réussi là quelque chose d’utile, d’intéressant et de beau : un petit album cartonné comportant le portrait écrit (de petits textes) et dessiné de 24 héros et héroïnes de notre Histoire : des hommes de Lascaux à Vercingetorix, de Charles Martel à Roland, de Jeanne à Napoléon… des hommes d »épée, chevaliers (Du Guesclin, Bayard) et mousquetaire (D’Artagnan), des aventuriers, des explorateurs, des grands navigateurs, des hommes de science (Ambroise Paré), des musiciens (Debussy), des peintres (Matisse), des écrivains (Céline)… tous ceux qui ont écrit les grandes pages de l’imposant livre ouvert de la race française.
(Eugène Krampon, Réfléchir&Agir)

Une succession de grandes figures qui ont marqué notre histoire avec des textes illustrés concis et signifiants. C’est très intéressant pour les enfants tant la littérature jeunesse peut être un champ de guerre culturelle, car plus que jamais aux mains des adversaires des valeurs qui nous sont chères. Donc un ouvrage à offrir et à faire lire aux plus jeunes !
(Pascal Lassalle, Libre Journal des Lycéens/Radio Courtoisie)

Je Suis Partout

(anthologie 1932-1944) (2012)

(épuisé)

On l’attendait depuis 68 ans ! Une anthologie de près de 700 pages des meilleurs articles (politiques, culturels) de l’hebdomadaire Je Suis Partout, couvrant toute l’histoire du journal (de 1932 à 1944). Retrouvez Robert Brasillach, Lucien Rebatet, Pierre-Antoine Cousteau, Céline, Henry de Montherlant, Jacques Perret, Thierry Maulnier, Lucien Combelle, Jean Azéma et bien d’autres signatures prestigieuses. Avec, cerise sur le cake, une cinquantaine de dessins (notamment du génial Ralph Soupault). Futur collector de textes totalement introuvables aujourd’hui ! (préface de Philippe d’Hugues).

Un volume de documentation et d’information à lire et à relire : il réunit la quintessence de l’intelligence et du talent français de la première moitié du XXe siècle en un florilège d’une très haute tenue que la concurrence était à cent lieues d’atteindre.
(Lectures françaises)

Ce qui frappe et étonne le lecteur d’aujourd’hui, c’est la véhémence polémique de ce journal de combat, mais surtout la qualité étincelante de certaines plumes : Pierre Gaxotte, Robert Brasillach, Lucien Rebatet, Jean Anouilh, Pierre-Antoine Cousteau, Georges Blond et bien d’autres. Voici, pour la première fois, une anthologie de leurs articles ordonnés chronologiquement par Pierre Gillieth. Elle est très intelligemment préfacée par Philippe d’Hugues. Celui-ci souligne qu’aucun livre ne peut opérer pareille résurrection d’une époque morte. C’est en effet fascinant.
(La NRH)

Je suis partout ne se réduit pas à la violence et à l’invective. Cette anthologie témoigne avec éclat de sa remarquable ouverture culturelle. L’ »Enquête sur le cinéma français » par Gérald Devriès, en septembre 1943, avec de longues interviews de Jacques Becker et de Robert Bresson, est du plus haut intérêt. Quant aux articles de critique littéraire, même si le biais idéologique s’y laisse assez souvent apercevoir, on y trouve beaucoup d’analyses fines, nuancées, pénétrantes – Drieu La Rochelle sur les romanciers du XIXe siècle, André Fraigneau sur le Journal de voyage de Montaigne, ou encore Rebatet dans les derniers mois de Je suis partout, en mars 1944, sur Gide. Je suis partout, c’était aussi, c’était surtout un remarquable talent, une langue souple, aisée, nerveuse, encore fraîche aujourd’hui comme au premier jour. Pour les amateurs d’histoire, les curieux de culture, ceux qui veulent mieux connaître l’immense tragédie du XXe siècle européen ou, tout simplement, comprendre comment nous en sommes arrivés là où nous sommes, l’anthologie de Je suis partout est une lecture indispensable.
(Flavien Blanchon, Novopress)

La parution d’une anthologie d’articles parus dans Je suis partout nous procure l’opportunité d’observer la présence de Céline dans cet hebdomadaire qui sera l’un des fleurons de la presse collaborationniste avec des plumes aussi talentueuses que Brasillach, Cousteau ou Rebatet. Préfacée par Philippe d’Hugues, cette anthologie rassemble quelques textes mythiques, illustrés par des caricatures signées Ralph Soupault pour les meilleures d’entre elles.
(Marc Laudelout, Le Bulletin célinien)

On ne remerciera jamais assez les éditions Auda Isarn d’avoir publié cette anthologie monumentale. d’articles toujours brillants, parfois extrêmement sulfureux, souvent dévastateurs.
(François-Xavier Rochette, Rivarol)

Quelle aventure ! C’est l’impression première qui frappe le lecteur redécouvrant ou découvrant ce talentueux feu d’artifice que fut l’histoire de Je suis partout . Des textes à travers lesquels vibre la passion d’une époque de bruit, de fureur et de sang. Une façon de faire un grand bras d’honneur aux cloportes.
(Pierre Vial, Terre&Peuple magazine)

Une compilation qui intéressera les lecteurs souhaitant faire une plongée, du côté des vaincus, dans cette période mouvementée et trouble…
(Le Petit Célinien)

Qualité et talent littéraire, tout un pan de l’histoire intellectuelle française.
(Franck Wilsdorf, Libre Journal des Lycéens/Radio Courtoisie)

Encore un siècle de journalisme, écrivait prophétiquement Nietzsche, et les mots pueront ; Péguy, quant à lui, ne comprenait pas qu’une main pure puisse toucher un journal sans une convulsion de dégoût. Quelques rares organes de presse infirment ou ont infirmé ces jugements pourtant particulièrement lucides à l’heure du Monde-Libé : L’Action française, cela va de soi, mais aussi La Nation française de Boutang, L’Idiot international de Jean Edern-Hallier ou, plus anciennement, Je suis partout, journaux conçus et rédigés par des écrivains qui, comme tels, assuraient une cure d’altitude mentale à leurs lecteurs. C’est à ce dernier hebdomadaire, à « la légende immense et noire », que Pierre Gillieth a eu la bonne idée de consacrer une somptueuse anthologie préfacée par le critique de cinéma Philippe d’Hugues. Y écrivirent, excusez du peu, Pierre Gaxotte, Brasillach, Rebatet, Georges Blond ou P.-A. Cousteau mais, aussi, André Fraigneau, Jacques Perret, Abel Bonnard, La Varende, Barjavel, Pierre Véry, Jean Anouilh ou Drieu La Rochelle ; y dessinèrent Ralph Soupault, Hermann-Paul ou God. En l’occurrence, on lira des reportages sur l’Allemagne hitlérienne, des critiques littéraires sur les livres de Péguy, Sorel, George Sand, Maurras, Benoist-Méchin, Alphonse Daudet ou Céline, des considérations sur Léon Blum, Primo de Rivera, Codreanu, La Cagoule, la révolution bolchevik, l’Espagne de Franco, l’Eglise, Katyn ou le cinéma français. Rebatet décrit ainsi Claudel, par exemple : « C’est un catholique d’une intransigeance fanatique. C’est aussi un ancien ambassadeur, qui a été quarante ans durant au service de toutes les formes de la pourriture démocratique. Auprès de Claudel, Hugo lui-même fait figure de profond philosophe. Claudel est en politique l’équivalent de la concierge parisienne qui, depuis quarante ans, attend l’arrivée des Anglais dans sa rue pour le lendemain matin… » Et Maritain : « Chez ce croisé haletant de la démocratie, le mélange du latin de séminaire, d’un jargon de logicien et de scholastique moliéresque avec la phraséologie des Loges et des tribunes électorales, ce mélange serait du plus haut bouffon si malheureusement trop de cervelles candides n’avaient cru y entendre les accents d’un pur prophète. » Si seulement nous étions libres d’en redemander.
(Louis Montarnal, L’Action française 2000)

Je suis Partout, ce sont d’abord et avant tout de jeunes plumes dotées d’un immense talent et d’une grande culture historique, politique et culturelle, nées dans l’ombre de Charles Maurras et de L’Action française. Au cours des années d’avant-guerre, le grand hebdomadaire suit avec la plus grande attention les expériences politiques et sociales nouvelles en Italie et en Allemagne, et ne craint pas de dire que seul un « fascisme à la française » pourrait régénérer la patrie, réunir nos peuples au delà des frontières et assurer la paix entre nous. Une cinquantaine d’articles choisis avec intelligence vous démontreront vraiment ce qu’est une presse d’opinion de talent.
(Réfléchir&Agir)

 Nous savions, depuis Dioudonnat, mais déjà bien avant lui, que Gaxotte, Brasillach et Rebatet avaient beaucoup de talents. Nous le savions par Comme le temps passe, par Notre avant-guerre ou par Les Deux Etendards et Une Histoire de la musique. Maintenant nous le savons par leurs articles politiques, écrits à chaud. Mais surtout nous découvrons avec plaisir la verve éblouissante d’un P.A. Cousteau, d’un Alain Laubreaux, d’un Charles Lesca, d’un Henri Lebre, d’un Claude Jeantet, les dessins d’un Ralph Soupault, d’un Hermann-Paul. Des auteurs et dessinateurs trop oubliés aujourd’hui. Relues soixante-dix ou quatre-vingt années plus tard, ces pages, dégagent un talent inouï. Comme Céline, comme Les Décombres, il faut du recul pour en apprécier le sel, quand l’odeur de la poudre et du sang en masquait un peu le goût.
(Francis Bergeron, Synthèse nationale)

Un monument qui sort du sable !
(Emmanuel Ratier, Radio Courtoisie)

Domenico Di Tullio

Nessun dolore (2011)

 Prix : 23 €

Dans ce roman largement autobiographique, Domenico di Tullio nous parle de son irruption au sein de la planète CasaPound. Une planète toutefois non martienne mais solidement arrimée dans l’Urbs éternelle. Dans les éclats de rire et les bastons sévères, entre un verre au Cutty Stark et une virée en vespa, comment ces pirates fascistes du XXIe siècle ont-ils pu conquérir les coeurs et s’imposer durablement dans le paysage romain et italien ? Foisonnant d’invention et de créativité, les garçons et les filles du Capitaine (surnom de Gianluca Ianone dans le livre) montent à l’assaut d’un monde en perdition et hissent bien haut le drapeau frappé de la tortue. Cette nouvelle île de la Tortue n’est qu’à une heure d’avion de chez nous, et vous allez découvrir dans ce roman jubilatoire ce qui se cache derrière les mots CasaPound, Blocco Studentesco, Cinghiamattanza ou Area 19. Une leçon de vie et d’espérance. Domenico di Tullio est né (en 1969) et vit à Rome où il exerce la profession d’avocat et milite pour CasaPound.

 La CasaPound, cette « fleur noire piquée au coeur de la ville » est devenue une réalisation exemplaire pour nombre de résistants identitaires européens, fascinés de voir comment des militants se présentant, sans complexe et avec humour, comme les « pirates fascistes du XXe siècle« , ont su réaliser une véritable révolution culturelle, à base d’imagination, d’inventivité et d’audace. Raconter une telle aventure à travers un roman pouvait paraître un pari risqué. Le pari est gagné, haut la main, et on suit avec jubilation les pérégrinations des garçons et des filles de chez nous qui, pour être d’authentiques révolutionnaires, n’en agissent pas moins dans une bonne humeur bien tonique. Avec un message d’espoir : « Peut-être qu’il suffit vraiment d’une étincelle pour rallumer le feu (…) Le sang des légions est toujours fécond.« .
(Pierre Vial)

Ce roman retranscrit très bien la contre-culture militante, positive de CasaPound, qui propose une alternative concrète.
(Xavier Eman, Libre journal des lycéens/Radio Courtoisie)

 Ceux qui ont été nommés par la presse les « fascistes du troisième millénaire » se veulent plutôt de nouveaux pirates. Ils se sont retranchés dans des espaces qui ne les attendaient pas forcément, mais qu’ils ont su conquérir, à force d’observation du réel : ils ont dompté les événements, saisi les opportunités, et ont avancé… Ils rebâtissent le monde qu’ils aiment, tout simplement ! Ils ne se sont pas demandés ce qu’ »ils pouvaient faire » ; ils se sont simplement demandés « ce qu’ils voulaient être »… et ils ont commencé à le faire. Ce livre raconte l’histoire de ces combats au quotidien, dans la Rome actuelle, acquise à nos ennemis il y a peu, et désormais en phase de reconquête par l’exemple et le courage !
(Roberto Fiorini, Terre&Peuple Magazine)

Roman largement autobiographique sur l’histoire de la CasaPound, principal squat alternatif des néofascistes romains dirigés par le mythique Gianluca Ianone et dont Gabriele Adinolfi est l’idéologue. Tout ce que les militants français n’ont jamais réussi à concrétiser..
(Faits&Documents)

Hanna Reitsch

Aventures en plein ciel (2011)

Prix : 23 €

Cahier photos 16 pages

Hanna Reitsch (1912-1979) fut une aviatrice et une aventurière allemande hors pair. Cette amazone était aussi une patriote sincère et paya de sa liberté son amour pour sa patrie. Dans ses souvenirs, Aventures en plein ciel, agrémentés de nombreuses photos, elle retrace ce parcours hors normes.

Hanna Reitsch. La femme-pilote aux multiples performances, l’héroïne de guerre, la jeune fille qui avait osé voler des dizaines de fois à plat ventre dans une fusée, à plus de mille kilomètres à l’heure, pour en étudier la mise au point, et qu’une chute terrible avait laissée pendant des mois aux frontières de la mort. Cette femme d’un courage indomptable qui, à peine remise, n’eut qu’une hâte, reprendre à nouveau ses expériences, et qui la première réussit, après que d’autres l’eussent essayé presque au prix de leur vie, à piloter des V1, dont elle voulait faire une arme – dans l’ultime détresse de l’Allemagne déjà vaincue – pour une Légion de Volontaires de la Mort.
(Yvonne Pagniez, déportée à Ravensbrück et ancienne résistante)

Aventures en plein ciel est sans équivoque un livre plus que passionnant, qui doit être lu par tout amateur de l’histoire de l’aviation, a fortiori s’il s’intéresse au vol à voile ou au IIIe Reich.
(Philippe Ballarini, Aerobiblio)

Une frêle jeune femme dont les yeux clairs et lumineux expriment une détermination sans faille : telle nous apparaît sur quelques photos d’époque Hanna Reitsch. En elle vivait une âme altière, aussi vibrante que la lame d’une épée d’acier trempé. 
(Terre & Peuple Magazine)

C’est aussi frais et sain qu’une promenade scoute. C’est d’une grande humilité devant les exploits et les distinctions (Croix de fer de 1e classe). Et le sens du devoir, voire du sacrifice, n’est jamais pris en défaut. C’’est une éducation. C’est le triomphe de la volonté d’Hanna Reitsch, petit bout de femme (1m50, 40 kilos), aviatrice et patriote.
(Réfléchir & Agir)

Auda Isarn a eu la très heureuse idée de rééditer les mémoires de l’extraordinaire aviatrice allemande nationale-socialiste (qui vola même sur un V1 !) Hanna Reitsch. De l’aventure, de la vraie !
(Faits&Documents)

Bruno Favrit

Esprit du monde (2011)

Prix : 21 €

Cahier couleurs 16 pages

Dans l’étude d’un choix d’oeuvres d’art, Bruno Favrit trouve prétexte à évoquer l’Esprit qui souffle sur le monde. Insaisissable, énigmatique, fascinant, l’Esprit se montre ou se laisse percevoir par les consciences que l’amour de la vie tient en éveil. Parfois pris en otage par les imposteurs ou les fanatiques, il ressort toujours triomphant, fidèle acteur de l’inexorable volonté qui le meut. À chaque étape ou événement de la vie, marquée par les plaisirs des sens ou des yeux – jusque dans l’énigmatique fin dernière et ce qui est supposé la suivre –, l’Esprit s’inscrit en filigrane, se déploie, révèle à chacun l’essence et l’identité de son être projeté dans le Grand Tout du chthonien et de l’ouranien, des finis et des infinis. Pour accompagner le lecteur dans cette nouvelle quête, Bruno Favrit a convoqué les dieux, les saints, les philosophes, les poètes, les guerriers, autant de figures qui ont façonné les mythes et nourri l’Histoire. La sensibilité artistique prend ici une dimension nouvelle, insoupçonnée. Elle traduit la substance d’un monde à la réalité changeante mais sincère et profonde. Plus près de nous, elle souligne le rôle d’une amitié, d’un poème, d’un verre de vin, d’une montée d’adrénaline, de l’amour et de la volupté, du spectacle de la nature et de la beauté des corps.

Né en 1960, Bruno Favrit est l’auteur de nombreux essais (Nietzsche, Écrits païens, Le Voyage du Graal, Vitalisme et vitalité) et de recueils de nouvelles (Ceux d’en haut, Nouvelles des dieux et des montagnes).

Depuis des années déjà, à intervalles réguliers, ma factrice me tend un paquet posté dans le Midi, et dont je reconnais immédiatement l’écriture manuscrite, à la fois abrupte et sensuelle. Un livre de Bruno Favrit, amateur de Nietzsche et alpiniste chevronné, écrivain hors circuit et penseur tonique. D’emblée, je sais que ma soirée sera illuminée par ses méditations du haut des cimes (…) Dans ce musée imaginaire, Bruno Favrit ne cache pas que la source à laquelle il s’abreuve est classique, grecque et romaine : Héraclite, Platon, Sénèque inspirent davantage ce poète (au sens de créateur) que tant de contemporains qui, demain, auront sombré dans un juste oubli. Écoutons-le, ce Grec d’aujourd’hui, qui chante le vin et l’amitié, l’effort et l’indocilité : « Jouir réclame une conception du monde, située dans le détachement de tout ce qui a pu nous être enseigné jusqu’ici, tout du moins depuis que le grand Pan a été déclaré mort. » Une Antiquité vivante, sans rien de scolaire, pour résister à « la culture du somnifère et de l’aplatissement ».
(Christopher Gérard, La Presse littéraire)

La sensibilité artistique et le goût sûr de Bruno Favrit savent faire passer à merveille le souffle de cet esprit païen et européen, ô combien présent dans tous ces chefs d’œuvre. Un livre à la croisée de différents chemins, qui devrait séduire nos lecteurs amateurs de peinture et de sculpture, ainsi que ceux à l’âme poétique, férus d’histoire antique et de philosophie.
(Réfléchir & Agir)

Ensemble de méditations sur des œuvres d’art européennes, que ce soit des tableaux ou des sculptures. D’un esprit très classique et qui en fin de compte évoque les différentes problématiques esthétiques, philosophiques qui parcourent tout notre identité européenne et notre vision du monde. C’est toujours avec un style très vivant, très clair ; c’est toujours un vrai plaisir de se plonger dans la prose de Bruno Favrit.
(Pascal Lassalle, Libre journal des lycéens, Radio Courtoisie)

La réflexion érudite de Bruno Favrit se nourrit aussi de l’enseignement des philosophes, anciens et modernes. Autant d’éclaireurs, de passeurs, susceptibles de nous faire pénétrer au cœur même de l’œuvre pour en saisir l’essence. On aura compris que l’auteur n’entend pas faire office de critique d’art, au sens habituel du terme. Peu lui importe l’aspect purement technique. Il s’intéresse peu à la facture des tableaux à laquelle il consacre parfois, mais sans s’appesantir, quelques lignes liminaires. Sa recherche est avant tout métaphysique.
(Pierre-Luc Moudenc, Rivarol)

Cet Esprit du monde, Bruno Favrit le décèle avec une finesse d’analyse qui dit combien il communie avec elles, dans des œuvres d’art dont la liste éclectique peut surprendre le profane mais séduit immédiatement l’initié. Un fil d’Ariane subtil mais lumineux.
(Terre&Peuple)

landig3ptWilhelm Landig

Les Rebelles de Thulé (2010)

Prix : 30 €

Allemagne de l’Ouest 1979. Trente-quatre années ont passé depuis la défaite du Troisième Reich. Dans une petite ville allemande, une curieuse agitation s’empare d’une classe de lycée. Les élèves s’insurgent contre l’intrerprétation donnée en cours par leur professeur d’histoire. petit à petit, ils vont prendre conscience du dessous des cartes, aidés par un professeur de leur établissement, lui-même assisté d’amis à lui. Parmi eux, l’ex-major SS Eyken. Ils enseignent à la nouvelle génération germaine tout ce qu’on leur a caché : leur héritage, les origines atlantes et Heligoland, le soleil noir, toute une tradition qui semblait anéantie alors qu’elle n’était qu’en sommeil. ils les promènent sur les hauts lieux de mémoire comme les Extersteine. Dès lors, un monde s’ouvre à eux. En leur coeur, il n’y a plus qu’un seul voeu : celui de voir enfin l’Ere du Verseau balayer l’Ere du Poisson. L’heure des rebelles de Thulé a sonné…
Troisième et dernier tome de la trilogie Thulé de Wilhelm Landig.

Les aventures, les machines et autres V7, déjà prétextes dans Combat pour Thulé et Le Temps des loups à l’exposition d’un Quatrième Reich et d’une sotériologie nazie, sont ici absentes. L’intrigue, en effet, se résume, dans le cadre d’une classe d’élèves, à une suite de conférences, à l’enseignement de tout un corpus occultiste qui, s’il n’est pas original, est toujours aussi passionnant que récréatif. Ainsi sont principalement convoqués : l’archéologie romantique, la Tradition dans ses postulats les plus évoliens (voir Révolte contre le monde moderne), la conspirologie moderne (avec la Trilatérale, Bilderberg, le Council on Foreign Relations (CFR), Zbigniev Brzezinski, la gouvernance mondiale, etc.). Plus essentiel, et le plus réussi du tryptique, Les Rebelles de Thulé se lit comme un bréviaire d’érudition alternative.
(Réfléchir&Agir)

Arnaud Bordes

La Matière mutilée (2010)

(épuisé)

S’il y a des meurtriers et des meurtrières qui maudissent des nuits hémorragiques, des nécromants, des villes détruites et des cieux qui pourrissent. S’il y a des jeunes femmes équarries, d’autres qui s’adonnent à des magies peut-être noires, et d’autres encore, aux yeux délétères et purs, dont des soldats, des aventuriers, avant de mourir, avant l’assaut, avant la fin de tout, prient le souvenir et la nostalgie. Il y a aussi l’Histoire ou, qui en serait le supplément d’âme, une Histoire secrète. Alors, entre Russie soviétique et Allemagne, du château du Wewelsbourg à des laboratoires clandestins, des perspectives désaffectées de Severodvinsk à la Sibérie, de l’Afghanistan à Tchernobyl, s’agrègent machines et épouvantes, complots et expériences atroces, et se croisent Otto Rahn, la perverse Belissena, des constructeurs de Dieu et des savants hantés.

Arnaud Bordes réinvente le décadentisme en littérature, un décadentisme peuplé d’abominations et de scientifiques totalitaires égarés dans quelque chose qui ressemblerait à un Teutoburg de science-fiction.
(Laurent Schang, Terre&Peuple)

Des textes post-modernes fort différents, tant dans leur ton que dans leur mode d’écriture, ponctués de vraies et étonnantes chutes. Il y a du sang, des larmes, de la chair, du sexe. De l’humain en somme.
(Le Choc du mois)

Avec un rare talent, Arnaud Bordes explore les arcanes d’une Europe imaginaire et magique. Entre ruines, cimetières et forêts sombres, à travers l’Union soviétique et l’Allemagne nazie, il nous entraîne au coeur d’une histoire secrète et épouvantable.
(Rébellion)

Personnalité incontestablement à part dans le bazar de l’édition contemporaine, Arnaud Bordes écrit de vraies nouvelles, comme autrefois. Un beau recueil signé par un écrivain qui a gagné en maturité littéraire.
(Eléments)

Loin de rompre avec la manière des livres précédents, La Matière mutilée en exacerbe aussi bien les qualités que les défauts. On peut en déduire que l’écrivain a désormais trouvé sa petite musique. Les meilleurs de ces courts textes font penser à la veine d’André Pieyre de Mandiargues, ou à celle des décadents de la fin du XIXe siècle (Huysmans, Villiers de l’Isle-Adam), ou encore à celle d’Oscar Venceslas de Lubic Milosz, l’auteur de L’amoureuse initiation. Ces références disent assez le climat de la plupart des nouvelles. L’érotisme, raffiné, y est inséparable de la cruauté. Eros ne saurait se concevoir sans Thanatos, et la littérature est là pour célébrer leurs noces tragiques. Telle est la conception d’Arnaud Bordes et le thème, vénéneux, qu’il décline en de nombreuses variations. Il a en outre, le goût de l’occultisme et de la métahistoire. C’est l’arrière-cousin de Guaita, Péladan et Saint-Yves d’Alveydre. Ces récits proposent enfin une lecture secrète de la Seconde Guerre mondiale.
(Pierre-Luc Moudenc, Rivarol)

Je tenais déjà Voir la vierge et Le Bazar de Clodagh pour deux précis supérieurs d’accommodement de la semence cosmique, mais avec La Matière mutilée, je constate une fois de plus que ce cher Arnaud Bordes s’est surpassé dans la transmutation des chairs infectées.
(Aleister Crowley, conversation avec Laurent Schang)

Wilhelm Landig

Le Temps des loups (2009)

Prix : 30 €

Mai 1945. Le Troisième Reich a rendu les armes, en capitulant par la signature de l’amiral Dönitz. Et surtout, Adolf Hitler, le guide de la Nouvelle Europe, s’est suicidé dans son bunker berlinois après avoir épousé la fidèle Eva Braun. Mais toutes les forces de l’Axe n’ont pas capitulé. Ainsi, un mystérieux convoi naval quitte le fameux Point 103, en Antarctique, pour l’Amérique du sud. La base polaire est détruite volontairement. Accompagnés des révolutionnaires V7, ces ovnis meurtriers, quelles est donc la nouvelle mission secrète de cette horde marine ? Qui sont ces hommes qui voyagent incognito des Andes à l’Asie, tissant de nouvelles alliances et prenant même part à la Guerre de Corée ? Pour qui complotent d’inquiétants cénacles secrets à New-York ? Ce deuxième volet de la fresque thuléenne de Wilhelm Landig met plus que jamais aux prises deux forces antagonistes depuis la nuit des temps : l’étoile de David a déclaré la guerre aux runes ! Qui vaincra entre le Sinaï et Thulé ? A vous de le découvrir en vivant le temps des loups ! Couverture originale de Dimitri/Guy Sajer.

Vous êtes passionné d’uchronie, à savoir un auteur qui prend comme point de départ une situation existante et qui en modifie l’issue pour ensuite imaginer les différentes conséquences possibles, un zeste de tradition et d’ésotérisme vous convient et, enfin, deux à trois SS ou nazis dans le décor ne vous dérangent pas. Alors ces livres vont se retrouver très vite sur votre table de nuit.
(Terre & Peuple)

Un curieux roman, se rattachant au nazisme ésotérique, qui retrace la survie et l’action dans l’Antarctique d’anciens militaires du IIIe Reich. Il s’agit d’un des livres cultes de la jeunesse nationaliste allemande.
(Emmanuel Ratier, Faits & Documents)

Dans Le Temps des loups (avec un dessin de Dimitri/Guy Sajer en frontispice), Wilhelm Landig, ancien SS et ariosophe, continue d’y instruire l’occultisme nazi, tant sous la forme d’aventures populaires que du militantisme et d’une quête des origines. Et si la dimension internationale et géopolitique y est plus évidente, avec une tournure qui rappellerait le roman d’espionnage, on y retrouve les mêmes ingrédients techniques, symboliques et mythiques. Ce livre à l’intrigue aussi divertissante que didactique est une somme que tous les « magiciens du matin » se doivent de posséder.
(Réfléchir & Agir)

Wilhelm LANDIG

Combat pour Thulé (2008)

Prix : 30 €

Hiver 1945, alors que les bombes américaines achèvent de détruire les villes allemandes et que les troupes russes entrent dans Berlin, un mystérieux dernier carré se replie sur la base SS du point 103 en Antarctique. S’appuyant sur les ultimes découvertes des scientifiques nazis de Peenemünde, les aviateurs du Reich expérimentent les premiers avions à propulsion verticale. Ces véritables ovnis apparaissent ainsi, ici ou là, dans les ciels de la planète. Premier romancier à oser marier l’uchronie et l’anticipation avec la Tradition, l’ésotérisme et le national-socialisme, Wilhelm Landig nous conte ici l’histoire d’une poignée d’aviateurs SS qui va participer au combat de ces derniers Européens contre l’empire judéo-américain. Ce gros pavé de 712 pages, premier tome de la trilogie Thulé, est pour la première fois traduit en français ! Culte ! Pour aller plus loin sur le sujet : fragments sur les temps présents.

Les éditions Auda Isarn ont le mérite de s’être lancés dans la publication du grand roman de fiction historique, politiquement très incorrect, de l’Autrichien Wilhelm Landig (1909-1997). Un roman passionnant, mêlant uchronie, anticipation, tradition et ésotérisme.
(Solaria)

Êtes-vous lecteur de Savitri Devi et Miguel Serrano, de Nicolas Goodrick-Clarke et Jocelyn Goodwin, d’Otto Rahn et du Matin des magiciens de Louis Pauwels et Jacques Bergier ? Neuschwabenland, dogger land, schwarze sonne, Abellio, manisolas, Christ blanc contre Christ oriental, pôles symboliques, Hörbiger sont des termes, des concepts, des noms qui raisonnent en vous ? En ce cas, vous apprécierez ce riche, non moins qu’épais (712 pages) Combat pour Thulé. Appartenant au genre du roman d’aventures populaires, les rebondissement y sont nombreux, les personnages multiples et originaux. Quand à l’action, qui laisse place à de nombreuses digressions aussi théoriques que, sans doute, militantes (un IVe Reich métapolitique ?), elle est détaillée comme d’un rythme assez soutenu. Wilhelm Landig, ancien membre de la Waffen SS, donne une espèce de spicilège de l’occultisme en général et de l’occultisme nazi en particulier que l’on lira en écoutant, pour être parfaitement dans l’ambiance, le groupe folk-industriel de Gerhard Petak, Allerseelen.
(Réfléchir & Agir)

Petite mais d’un rare dynamisme, la maison d’édition occitane Auda Isarn a eu l’heureuse idée de traduire de l’allemand un gros roman, mêlant ésotérisme et national-socialisme : Combat pour Thulé de Wilhelm Landig, best-seller des milieux nationalistes allemands depuis 1971.
(Emmanuel Ratier, Faits & Documents)

Gaëlle Mann

Entre les fleuves (2008)

 Prix : 21 € 5 euros (si acheté avec un autre livre non soldé)

Après la disparition inexpliquée de son ami Robert Tiercin, Roland Mourgues décide de quitter Paris et d’aller au Koraq où une situation lui est proposée dans un palace international. Avec ses raffineries de pétrole, ses usines d’armement et son dictateur avide d’expansion, le pays qui l’accueille n’est plus l’Eden. On y vit dans l’attente permanente de conflits que le moindre prétexte peut faire éclater. Mais à l’hôtel Al Mansour, la climatisation occidentale fait oublier les dangers et la mort. Roland se laisse aller au plaisir de conquêtes faciles, jusqu’au jour où il rencontre l’énigmatique Michelle Kara, dont il s’éprend et devient l’amant. La guerre inévitable éclate. Michelle entraîne Roland vers le nord du pays où elle possède, au bord du desert, une sorte de citadelle, la villa Dilmun. De nombreux amis viennent les y rejoindre. Parmi lesquels l’inquiétant docteur Awad Moussad. Des fêtes perverses s’organisent pour tenter d’exorciser la guerre. Un roman superbement écrit avec l’Irak et la Guerre du Golfe en toile de fond.

Aux lisières, et peut-être un peu plus, de la démence sadomasochiste, le roman de Gaëlle Mann relie avec infiniment de talent les beautés effrayantes du désir absolu aux horreurs apocalyptiques de la guerre, pour atteindre à une manière de poésie fantastique, voire surréaliste. Par exemple avec ce portrait de l’être aimé – « front immense d’une reine décapitée, sous les cheveux fins, collés à la peau »– ou avec ce paysage – « dans les vases luisantes de la ceinture marécageuse, s’abattaient des milliers d’oiseaux en rafales, à la recherche enfiévrée de vers ». Toutefois, la fiction ne se nourrit pas seulement ici de fantasmes morbides, mais encore d’une attention délicate et compatissante aux malheurs d’un peuple dont la millénaire noblesse a été souillée par l’arrogance criminelle et imbécile de l’Occident.
(Michel Marmin, Eléments)

Avec cette manière de saisir l’indiscernable et la gamme parfois ténébreuse des émotions, Gaëlle Mann témoigne d’une déconcertante sensiblilité dans un style très charnel. On se trouve vite plongé dans un décor et un monde décrits avec un don superbe, à la fois imagé, subtil et fracassant. Roman musclé, sans cesse émouvant, où se conjuguent volupté et violence.
(La Gazette du Palais)

Entre les fleuves c’est l’Irak, c’est l’Orient. Un Orient dont les déserts, les monuments, les villes, les souks sont autant de hantises tandis que sur fond de guerre, dans des paysages arides et automnaux, obscurcis par l’incendie de puits de pétrole, passent des personnages équivoques, ombreux. Il y a là qui affleure, entre dédales et souterrains, entre désirs et chairs moites, un romantisme noir relevé de décadence. On appréciera également la finesse de l’analyse psychologique qui, d’un trait, d’une formule, dévoile les caractères, et qui froide, définitive, hautaine, retrouve la perspicacité d’un Paul Morand (dont, du reste, l’espèce de cosmopolitisme suranné n’est pas absent). Entre les fleuves est un beau roman dont Gaëlle Mann, d’un style classique et à la fois voluptueux, perpétue l’envoûtement de la première à la dernière page.
(Réfléchir & Agir)

Gaëlle Mann aime les personnalités bien trempées et les situations fortes qu’elle narre avec un réalisme plein de sève. Joutes guerrières ou amoureuses, Eros et Thanatos aussi indissociables que l’avers et le revers. Encore ce réalisme – des descriptions, des personnages, des scènes de guerre et d’amour – est-il traversé de fulgurances lyriques qui projettent le récit dans une dimension supérieure. Car le parcours de Roland Mourgues, ancré ici dans une actualité récente, dans un pays martyrisé par un conflit barbare, est jalonné de symboles qui transcendent l’espace et le temps. Sa fuite devant « l’horizon d’apocalypse, ce rideau dévorant d’or et de pourpre qui balaie et brûle la terre des hommes » invite à aborder d’autres niveaux de lecture. Tels sont la densité et les attraits de ce livre dont on regretterait qu’il passât inaperçu, perdu dans le foisonnement de la production courante. Ne fût-ce que parce qu’il porte sur des événements actuels un regard peu conforme aux diktats manichéens du « politiquement correct ».
(Pierre-Luc Moudenc, Rivarol)

Chez le dynamique éditeur occitan Auda Isarn, sortie d’un roman à clés de Gaëlle Mann, Entre les fleuves, dont le thème de fond est un pays pétrolier, le Koraq, derrière lequel le lecteur reconnaîtra l’Irak et la guerre d’agression anglo-saxonne.
(Faits & Documents)

Il se dégage de ce livre une ambiance envoûtante qui n’est pas seulement due aux parfums épicés qui baignent ces antiques cités des Mille et nuits, en l’occurrence, une ville, Bassorah, qu’on appelait la Venise de l’Irak et que les bombardements américains ont désormais détruite. On songe à d’autres aventures et à d’autres romans ou films qui nous ont donné le goût de l’étrange et de l’aventure ; Français bannis et exilés dans des pays chauds, aventuriers ou ratés sans scrupules et sans but qui peuplent les bordels et les bars minables, une bouteille de whisky à la main, et puis, il y a les autres, diplomates et journalistes réfugiés dans les cocons aseptisés des palaces internationaux. On songe, en lisant Gaëlle Mann, aux héros du Rivage des Syrtes ou du Désert des Tartares, mais, ici, l’ennemi ne tarde pas à se manifester et il n’y a aucune subtilité ni ambiguïté dans les déplacements du mastodonte américain qui annihile toute vie, humaine, culturelle ou autre, partout où il passe.
(Pierre-Emile Blairon, Hyperborée)

Pierre Gillieth

Ombre (2007)

(épuisé)

Paris de nos jours. Plusieurs hommes politiques sont abattus par un mystérieux assassin qui laisse sur les lieux du crime une carte de visite signée « Ombre ». Quels mobiles arment sa main ? Règlement de compte politique, terrorisme, rivalité maçonnique, chantage, quelle secrète vengeance décime les têtes ? Un tandem d’inspecteurs de la PJ, un vieux garçon d’origine russe et un jeune loup en pleine panade de couple, va essayer de mettre un terme à cette série noire, aidée de manière inopinée par une call-girl.

Toute une faune pittoresque (néo-nazis, call-girls, nantis de la politique et francs-maçons) viendra pimenter l’affaire sur fond de musique rock (de Jad Wio au Velvet, en passant par Neil Young), de drogues, bordels et alcools forts. Comme dans un film en clair-obscur de Samuel Fuller ou adapté de James Mc Cain, l’auteur se déplace dans l’univers glauque et prototypique du polar avec une belle aisance. Sous sa plume alerte, les personnages secondaires conquièrent même une véritable épaisseur (comme la douce mamie Kojak). Une étonnante maîtrise narrative pour ce premier roman policier, un ton vraiment singulier, vif, quelquefois corrosif.
(parutions.com)

Sur un rythme soutenu par des dialogues enlevés (tradition française et audiardienne), sur un ton à la Fajardie, l’élégance distanciée de ce roman noir laisse passer, en un discret adagio, la petite musique d’un spleen urbain et la vague tristesse du quotidien. Si tous les condiments du genre sont présents que, grand lecteur de romans policiers (on le constate à chaque page), Pierre Gillieth saupoudre d’une main sûre, le charme est aussi au-delà, dans les silences du récit et dans ces ombres cinématographiques qui, de par leur prisme déformant, font référence à l’expressionnisme d’un Murnau ou d’un Lang, à ces insaisissables malfaiteurs fardés de nuit. Un court roman, serré comme un petit noir, que l’on lira d’une seule gorgée, en contemplant la putain splendide – escarpins, minijupe, pâleur et khôl – qui pose en couverture.
(Le Magazine des Livres)

Tous les ingrédients du genre sont réunis au profit d’un suspense bien conduit. Un récit léger, épicé, comme on les aime.
(Pierre-Luc Moudenc, Rivarol)

Très bon roman à tiroirs, Ombre se lit avec grand plaisir. La séquence consacrée aux traditions de la Gaule celtique rappelle que Pierre Gillieth consacra un ouvrage à ce sujet. Partez en compagnie des inspecteurs Lamour et Lamargelle, sans oublier la charmante Solène, pour une aventure vraiment originale.
(Radio Massabielle)

J’ai lu ce roman policier d’une traite. Le camarade A.D.G. ne s’était pas trompé en accueillant Pierre Gillieth dans la confrérie des initiés – comprenez les auteurs de polars dignes de ce nom. L’ambiance (« l’atmosphère » comme aurait dit notre grande Arletty) est glauque à souhait. Les personnages ont une épaisseur attachante et l’intrigue est si bien ficelée qu’on en redemande, la dernière page tournée.
(Pierre Vial, Terre & Peuple magazine)

ceuxBruno Favrit

Ceux d’en haut (2007)

(épuisé)

Cinq nouvelles autour de la montagne : « Ceux d’en haut, « La Voie hérakléenne », « L’Elément perturbateur », « La Fête du cerf à Peiralevada », « Les Urgoniens ».

Des Cévennes aux falaises du Haut-Languedoc, des Alpilles aux montagnes afghanes, on suivra des personnages en quête d’altitudes et d’ascensions qui, si elles célèbrent et s’inscrivent dans une forme d’action, concourent, prenant alors une valeur spirituelle, à quelque accomplissement, à quelque aventure intérieure. Dans la vastitude des paysages, chaque voie d’escalade frayée s’apprécie tel qu’un parcours initiatique où chacun se dépouillera des scories du quotidien, de ses fallacieuses apparences sans cesse fluctuantes, pour atteindre à une manière de contemplation austère et virile. Ces récits élaborent une critique de la modernité, fine, mais sans ménagement, et qui ne parasite ni n’alourdit l’intrigue, dont sont dénoncés les artifices et les grisailles toujours recommencés, les faux idéaux comme l’esprit d’inquisition qui s’y fait jour. Ceux d’en haut est aussi appréciable par la limpidité du style, d’un style sans gras aucun, qui sert le propos et la pensée, non moins limpides. Et, de même, on notera les nombreuses références aux auteurs classiques de l’antiquité : Héraclite, Horace, Ovide, auxquels Bruno Favrit s’entend par coeur.
(La Presse Littéraire)

Des nouvelles habitées par un souffle païen qui exaltent les montagnes et leurs légendes. Un amour ardent des pays du Sud, Alpilles, Haut-Languedoc, Cévennes, gardiens des mythes et des traditions.
(Pierre-Luc Moudenc, Rivarol)

Le titre même de ce recueil de nouvelles nous dit qu’il ne s’adresse pas à ceux qui stagnent dans les basses terres, ceux que Nietzsche a crucifiés sous le nom de « tarentules ». Bruno Favrit est, en effet, homme d’altitude. Aux deux sens du terme : il aime monter vers les sommets et il appartient à la race de ceux qui n’apprécient rien tant que la hauteur de vue, le détachement à l’égard des soucis matérialistes, la quête d’une sérénité qui rime souvent avec solitude. Ses nouvelles nous entraînent du coup, dans un monde que nous aimons. on y rencontre des personnages toniques, respirant la Grande Santé.
(Pierre Vial, Terre & Peuple magazine)

Arnaud Bordes

Le Bazar de Clodagh (2007)

(épuisé)

Six nouvelles érotiques où âmes en perdition, bacchantes et jeunes filles faciles, peintres et érotomanes errent de bas-fonds en maisons closes, de manoirs orgiaques en forêts sacrificielles, de boudoirs fin de siècle en ruelles byzantines. Dépravations, magie sexuelle, épouvante, stupre et envoûtements…
Le nouvel Arnaud Bordes !

Arnaud Bordes affectionne les chairs que l’on écorche, les viscères qui se décomposent, les bibliothèques englouties, les villes qui se meurent et Byzance où l’on débat du sexe des anges. C’est un écrivain fin de siècle, mais de tout siècle. Autant dire qu’il ne sera jamais un écrivain à la mode : il a de l’imagination à revendre et notre bel aujourd’hui l’indiffère. Ce Bazar de Clodagh, c’est un peu comme si Baudelaire, Sade et Lovecraft s’étaient réunis et avaient mis leurs fantasmes en commun. C’est complètement dément, c’est absolument pornographique, c’est suprêmement aristocratique. Et c’est alchimiquement beau comme la merde dans un tableau de Rembrandt.
(Michel Marmin, Eléments)

Parfois, la beauté surgit là où on ne l’attend pas, le livre pousse chez un éditeur inconnu, comme cette fois les éditions Auda Isarn. Il ne faut que quelques paragraphes, quelques phrases presque, pour reconnaître chez Arnaud Bordes le peintre de cœur. Sa palette de mots déploie des tableaux somptueux où le noir de bitume cher à Delacroix le dispute à toute la gamme des ocres et des rouges vifs en épices, dans les dédales orientaux du Bazar de Clodagh, première nouvelle donnant son titre au recueil. Si Arnaud Bordes dans ces récits est un pornographe, ce serait au sens le plus noble du terme, celui de styliste de l’extrême. Il n’est pas un de ses paragraphes qui ne plonge dans les marais de la chairs sans en ramener un peu d’abîme. Il salit ses mains dans le brouet qui fait trembler, précipite l’imagination à sa limite, provoque le recul, mais au terme du chemin délivre l’esprit de la prison de ses gênes. Rien de commercial, dans cet érotisme là. Si l’énorme est tapi en embuscade, le choc ne pousse pas vers la facilité des éditions commerciales, mais vers les retranchements intérieurs. Et il y a quelque chose de D.H. Lawrence ou de Julien Gracq, dans nombre de ces descriptions où la nature ne vend pas les bons sentiments de l’écologie facile. La forêt, les eaux, les matières, de frémissements en décompositions, sentent la terre humide et les matières organiques en putréfaction. Elles appellent l’humain au même mélange de la mort et de la vie.
(Tang Loaëc, Le Nouvel Obs)

C’est au genre érotique que s’essaye Arnaud Bordes dans son troisième recueil de nouvelles, ce qui ne nous surprend pas, car le motif sexuel hantait déjà de façon sourde mais sûre ses précédents ouvrages. Comme cet auteur est décidément doué, il réussit à nous donner à lire un livre surprenant et beau, dans cet exercice pourtant fort périlleux qu’est l’écriture pornographique. Le Bazar de Clodagh s’inscrit dans la continuité du Plomb et de Voir la vierge et l’on y retrouve la plupart des motifs constitutifs de l’univers d’Arnaud Bordes : mises en abîme répétées et enchâssées du livre, érudition fantasque, héros et héroïnes guerriers aux noms improbables (à commencer par Clodagh qui désigne une femme), contrées et temps aussi obscurs que sanglants, occultisme (la confrérie de Cruor dans Rapports sur l’art nécromantique), tératologie et sauvagerie, références aux auteurs fin de siècle, mélange des genres élevés et populaire… Le Bazar de Clodagh est un livre débauché. L’ensemble du texte devient une sorte d’écrin, un cadre doré et baroque entourant la toile centrale, le passage sexuel, magnifique. La langue mêle des mots crus et des métaphores si précieuses et délicates qu’elles en deviennent par moment délicieusement kitch : « Elle cracha mon foutre sur l’œil d’une prostituée qui, aussitôt, appela ses consœurs pour qu’elles vinssent sécher ces pleurs. » Le pari est hautement réussi et on attend avec délectation le prochain livre.
(Sonia Anton, La Presse littéraire)

Lire Le Bazar de Clodagh, c’est se perdre dans les bas-fonds sanglants encombrés d’étals de bouchers, les troubles faubourgs de Vlachernes, les bordels fangeux qu’aurait pu peindre Otto Dix ; c’est aussi se scandaliser de ces charniers anatomiques, ces mutilations abjectes, que l’on souhaiterait illustrées par Hans Bellmer ; mais c’est surtout un texte violent, éminemment corrupteur, à ne pas mettre entre toutes les mains. Chastes épouses, dévotes militantes, ne l’achetez pas : tant on y célèbre de ces cultes païens, ces fastes nécrophiles, et de toutes ces amputations souillées de sperme, ces fornications moisies : « Le boudoir blanc devint un abattoir humide d’une rosée de carnage. » Ce sont enfin des clameurs immondes qui résonnent jusqu’à nous, ce braillement des lames de sabres, de poignards à chaîne d’argent, de tous ces arsenaux pervers, faisant le bonheur des bourreaux les plus virtuoses, ces cris de douleur grasse aux confins de l’ignoble, d’un érotisme quasi intolérable ; un peu comme si le meilleur film gore était remâché par Tinto Brass ou le Pasolini glacial de Salo ou les 120 journées de Sodome. De toutes ses œuvres, Le Bazar de Clodagh est sans doute celle qui représente le mieux le génie poissard et précieux de son auteur, une parfaite consécration pour un style inégalable, raffiné, ses phrases difficultueuses, son vocabulaire dévoyé, cérémonieux, portant haut l’imparfait du subjonctif ; bref de l’orfèvrerie en décomposition : « J’eusse aimé me tatouer avec les râles de son orgasme. » Le Bazar de Clodagh est un véritable chef-d’œuvre de notre littérature obscène.
(parutions.com)

Virginité idéelle d’un Corto Maltese, dont le portrait sert de fanal à l’ouvrage ? Le volume, il faut ici le souligner, est de rare facture : l’enveloppe annonce la perfection du texte… Mauve et noire, précieuse comme il convient à une forme palimpseste de l’enfer du XIXe siècle. La couverture donc, un bois gravé de Félix Vallotton reproduit, black and white, nous livre le corps blanc d’une hétaïre, en son boudoir, nonchalamment étendue. La très chère étant nue, abandonnée à une lascive pose, de dos, est-il besoin de le préciser ? Je le précise, postérieur offert aux regards, à la fessée ou la possession licencieuse, interdite. Je m’arrête, manquant singulièrement d’imagination, l’auteur et les dames du temps jadis y pourvoiront ! Bordes sait dire cela beaucoup mieux que je ne le puis : Elle s’allongea, fœtale, en fesses, afin qu’effleurât le soupçon rond ; elle se profila, le pubis cru, en surplomb.
Du sang de la volupté et de la mort, ce serait peu dire, du sperme, du venin, de la boue, de l’orgie, du lucre et de la peine ! La chair est lugubre, la femme goulue, le monde vide, la solitude démentielle et le livre, pas de ceux à lire de la main gauche, tant la bagatelle se fait nature morte où les mouches et les vers à l’envi voltigent au-dessus des alcôves, les corps ici se veulent charognes infâmes, les organes viandes déjà avariées, servies froides aux repas de noces. Soupçon de romantisme attardé, aubes et crépuscules manqués, ne demeurent que la fruition des mots, la jouissance sans pareille d’avoir maté la langue, soumis la grammaire à une rude discipline et ramené les corps à leur matérialité brute. Au bazar de Clodagh, le romantisme est un réalisme, la naissance du monde le cloaque où origine et destination se confondent, la perfection du langage, babélisme, le raffinement des plats, l’excellence des choses, festin nu. Arnaud Bordes écrit à la perfection, manie en érudit et en homme d’esprit à merveille le pastiche.

(Sarah Vajda)

Benito Mussolini

La Maîtresse du cardinal (2007)

(épuisé)

Premier et unique roman du Duce lorsqu’il était, à 26 ans, secrétaire du Syndicat Socialiste du Travail à Trente (Autriche). Il nous y narre les aventures d’un cardinal qui songe à jeter sa pourpre aux orties par amour pour une courtisane. Las, ses ennemis du Vatican et du clergé local vont tout faire pour le perdre. Un roman feuilleton très XIXe (dans la veine d’un Eugène Sue) où percent déjà un goût prononcé pour la volonté de puissance et la violence politique, rehaussé par un parfum délicieusement anticlérical. Un document, pour la première fois traduit en français.

Laissez-vous tenter par cette histoire qui, si elle n’égale pas les oeuvres de Dumas ou d’Eugène Sue, se laisse lire agréablement. Après Hitler artiste peintre, Mussolini romancier, peut-être Pol Pot poète et Salazar danseur étoile ?
(Radio Massabielle)

On prendra ce livre pour sa valeur documentaire plus que pour ses qualité littéraires. S’y trouvent toutefois intégrés à la fiction plusieurs éléments biographiques susceptibles de retenir l’intérêt.
(Pierre-Luc Moudenc, Rivarol)

Un bon livre, admirablement traduit, à lire à toute vitesse selon la loi du genre. Oeuvre de jeunesse bientôt centenaire, dans la veine feuilletonesque d’alors, en tout cas habilement inspirée des maîtres du roman populaire, du vicomte Ponson du Terrail à Léo Taxil pour ses ouvrages anticléricaux.
(Réfléchir & Agir)

Publiée en feuilleton dans le journal La Vita Trentina, La Maîtresse du cardinal s’inscrit dans la veine du roman populaire et historique. En effet, grand lecteur d’Emile Gaboriau, d’Alexandre Dumas, de Tommaso Grassi, Benito Mussolini en reprend volontairement tous les codes. Il y a donc du suspense, c’est à dire au sens strict, la suspension du récit dont les évènements sont évidemment reportés au chapitre suivant puis des digressions multiples, puis des entrecroisements d’intrigues, jusqu’aux personnages hauts en couleurs, distribués clairement en bons et mauvais, humbles et fortunés, et dont par exemple, comme dans les romans d’Eugène Sue, la seule appartenance à tel ou tel milieu social participe du drame (…) Œuvre plaisante, divertissante, d’un charme suranné, La Maîtresse du cardinal tentera à coup sûr les amateurs de curiosités et de raretés.
(Le Magazine des Livres)

Une vraie curiosité jamais traduite jusqu’alors en français !
(Faits & Documents)

casqueJack Marchal, Rémi, Diocletien

Casques à cornes et manches de pioche (2007)

(épuisé)

Vous en rêviez, nous l’avons fait ! Voici l’intégrale de l’ami Jack Marchal avec sa mythique série des Rats maudits (l’histoire en bd de la prise d’Assas par le GUD à la haute époque !), œuvre culte des étudiants de tout âge, l’hilarante Histoire de la civilisation racontée aux enfants (qui n’avait jamais été rééditée depuis les années 70). Pas rat (ou maudit alors !), la maison vous régale de l’intégrale de Rémi qui dessina dans le journal Balder (d’un certain Emmanuel Ratier, toujours dans les 70’s) la désopilante bd La Bande à Balder et Le Rat molli. Plus près de nous, nous avons complété cette appétissante mixture de l’intégrale de Dioclétien (Auda, princesse wisigothe et autres antipasti). Bref, le must de la bédé europaïenne depuis Lascaux !

Ce très excitant album offre en fac-similé très propre plus de cent pages grand format de bédés fafs introuvables. A commencer par les hilarants Rats maudits de Jack Marchal, chronique de la droite dure à la fac d’Assas , dans les années gauchistes 70. Saluons l’excellent travail de l’éditeur toulousain.
(Le Libre Journal de la France Courtoise)

Un superbe album grand format de plus de cent pages avec reliure cartonnée ou quand les nationalistes avaient de l’imagination… Tout un monde révolu.
(Faits & Documents)

konkKonk

Tout le monde il est français (2006)

(épuisé)

Konk tue. Le nombre de ses victimes mortes de rire se compte par millions. Depuis quarante ans, ce dessinateur génial a sévi dans L’Express, Le Monde, Le Matin de Paris, L’Evénement du Jeudi, Le Figaro, Valeurs Actuelles, National Hebdo. Une descente aux enfers qui l’a peu à peu rapproché du camp de la liberté. Indifférent (quelle rareté aujourd’hui !) aux honneurs et au fric, Konk continue de dessiner crânement ce qu’il pense sur des sujets plus que jamais tabous : l’immigration, l’insécurité, les tartuffes de gauche comme de droite, le lobby qui n’existe pas et qui verrouille tout, le mondialisme et son Frankenstein bruxellois…

Sur près de trois cents cartes postales, ce petit voyage au bout de la France nous fait prendre, entre deux éclats de rire, la mesure de notre décadence actuelle. Précisons que cet album ne convient vraiment pas aux bobos ou aux ethno-masochistes.

Est-il encore besoin de dire qu’un album de Konk est un événement ? Sans doute pas. Mais il convient de signaler – et de recommander- particulièrement ces 300 dessins au vitriol rassemblés en un luxueux album à l’italienne, cartonné, sur papier glacé 135 grammes s’il vous plaît !
(Alain Sanders, Présent)

Avant qu’il ne se retire au désert, Konk était le meilleur dessinateur français. Profondément original et très supérieur à Plantu avant que Le Monde, où il faisait le dessin de une, ne se débarrasse de lui, terrifié par ses faiblesses pour le révisionnisme. Venu de l’extrême gauche, le paria se recycla à Minute ou National Hebdo. Pour tous ceux qui se lamentent de ne plus le retrouver dans les colonnes de ces hebdomadaires, une grande consolation : Tout le monde il est Français, une sélection de 300 dessins au vitriol, luxueusement présentés dans un album cartonné. Un cadeau de Noël idéal pour réveiller les endormis !
(Rivarol)

Konk n’a pas son pareil pour mettre à nu les impostures du Système en provoquant un rire ravageur.(Dominique Venner)

 Un nouvel album de Konk, c’est un événement. Konk met toujours dans le mille, et par un seul dessin il renverse les mensonges, les impostures, montrant l’absurdité, le non-sens, de l‘idéologie dominante. Il fait exploser les statues grimaçantes de la pensée unique en grands éclats de rire. Mais tout de même on rit jaune. Car il met à nu, au scalpel, une réalité qui n’est vraiment pas drôle. Bref, c’est une véritable encyclopédie de la subversion multiforme qui détruit la France. C’est souvent le rire du désespoir mais aussi celui qui rend l’espérance, qui redonne courage pour repartir au combat. Cet album, remarquablement édité, sur papier glacé 135 grammes, avec une forte couverture cartonnée, est une arme de destruction massive. A propager sans modération.
(Yves Daoudal, National Hebdo)

VoirlaviergeArnaud Bordes

Voir la vierge (2006)

Prix : 12 €

De champs de bataille en officines occultes, d’instruments de torture en livres apocryphes, de Prague à Campêche, de Vienne à Londres, en passant par des cités perdues et d’autres géographies oubliées, les nouvelles de ce recueil sont autant d’aventures que d’ouvertures sur l’imaginaire. Et quand rodent les ombres de Jack l’éventreur, quand se croisent femmes alchimiques et putains hantées, bestiaires fabuleux, conquérants, pirates, bourreaux et érudits, on assiste à la rencontre de la barbarie et de la préciosité, d’une cruauté et d’un raffinement qui s’en prennent au corps comme à l’âme : ici, la chair appelle le couteau, là l’esprit attend la malédiction.
Après Le Plomb, remarqué par la critique, Arnaud Bordes, nouvelliste, critique littéraire, collaborant à diverses revues, notamment La Sœur de l’Ange, Jibrile, Cancer, La Presse Littéraire, Saon’art, signe, avec Voir la Vierge, son deuxième ouvrage.

 Le style d’Arnaud Bordes est un frégolisme des mots que l’image stylise. Ses nouvelles superbes, dans la lignée de la lyrique gnostique d’un Aloysius Bertrand, évoquent des images émouvantes et insolites, toujours neuves et inespérées, qui ne laissent pas de saisir et de ravir le lecteur. La nouvelle éponyme du recueil est une extraordinaire allégorie de la modernité. Lire Arnaud Bordes, c’est reconnaître que les métaphores sont les fleurs ineffables des muses, ces «collisions flamboyantes» qu’exaltait Lautréamont. On ne se lasse pas de ce jeu invisible sur les nuances de la langue, de ce savant maniement plastique des mots. Un écrivain de talent.
(Alain Santacreu, Contrelittérature)

Un lettré décadent qui s’inspire à la fois d’Huysmans et de Borgès, multipliant allusions alchimiques et phantasmes meurtriers. Son vocabulaire est précieux, tout en allitérations torpides, ses adjectifs étonnent, ses métaphores ravissent, quant à l’implicite, Arnaud Bordes en est le virtuose, car si ce qu’il écrit se révèle souvent terrible, ce qu’il suggère – un écrivain qui suggère, en l’an de grâce 2006 ! – suscite une exquise répulsion. Prendre une coupable volupté à déchiffrer ces humeurs noires et rouges, c’est mettre son âme en péril !
(Christopher Gérard, La Revue Littéraire)

Hymne à la décomposition, célébration de l’horreur, le dernier recueil de nouvelles que signe Arnaud Bordes sous le titre de Voir la vierge ne manquera pas de séduire les forts, voire de les enivrer. Surenchérissant dans ce registre sur Le Plomb, son précédent recueil, confirmant le virulent expressionnisme dont celui-ci témoignait, Arnaud Bordes livre ici des descriptions d’une réelle force hallucinatoire. De la première à la dernière page, c’est un incessant, un étourdissant crépitement d’images. Grand liseur, nouvelliste, Arnaud Bordes est tout autant alchimiste, et riche de multiples références ésotériques, il dote d’un solide arrière-plan ses intemporelles fictions. Magicien, ses mots tissent un tapis volant par lequel c’est un délicieux vertige que de se laisser emporter.
(David Mata, Eléments)

Arnaud Bordes est un chaman, un chasseur de trésors qui hante les sept mers pour glaner de précieuses étoffes dont il tisse ses récits. Des histoires ramenées des steppes de la Russie lors de la retraite napoléonienne, des ruelles pavées de Whitechapel, exhumées d’un parchemin boucanier ou d’un amour supplicié… On y chante Prague « pleine de clochers dont les flèches poignardent le ciel en plein ventre », un donjon corbusien « étouffé de lierre noir » dont « les mâchicoulis dessinaient des sortes de rictus » et « le chemin de ronde et ses meurtrières ne laissaient plus passer que la nostalgie d’un garde désormais fantôme », un Achéron « qui coulait comme un magma d’émeraude ». Voici un auteur rare, un alchimiste du verbe, qui oscille entre symbolisme et gothique, un cousin éloigné d’Edgar Poe, Lautréamont, Barbey d’Aurevilly, Maurice Magre, Pierre Loti, Thomas de Quincey… Une qualité d’écriture qui ne peut que séduire et envoûter. A déconseiller toutefois à ceux qui croient que Paulo Coelho ou Jean d’Ormesson sont des écrivains…
(Réfléchir & Agir)

Voir la vierge révèle un écrivain qui se meut avec aisance dans un univers gothique dont il exploite les ressources avec une richesse d’imagination peu commune. Les huit courtes nouvelles qui le composent font circuler le lecteur dans l’espace et dans le temps. Elles l’entraînent à Prague, Londres ou Vienne, dans des lieux étranges où il croise des personnages qui le sont tout autant : membres de la Confrérie de Cruor, «société de poètes assassins férus de volupté gourmande et d’horreur esthétiques», alchimistes férus de vieux grimoires, perpétuant leur art dans de sombres officines, aventuriers de l’esprit et du corps, bourreaux ou conquérants, femmes à l’âme pure et au corps avili. Tout un « arrière monde », comme eût dit Pierre Gripari, où se côtoient, dans un carnaval somptueusement coloré et sordide, des êtres dont on ne sait trop, parfois, à quel règne ils appartiennent, humain ou animal, voire mécanique, comme dans la nouvelle éponyme. Surtout lorsque se fait ténue la frontière entre le rêve et la réalité. Un foisonnement baroque qui ne laisse pas de séduire. C’est un enfant de Pieyre de Mandiargues, autre maître de la nouvelle fantastique à l’érotisme vénéneux dont il cite en exergue une phrase. Il va sans dire que cette filiation n’a, dans mon esprit, rien de réducteur. Bien au contraire. Elle situe l’auteur dans une lignée d’écrivains rares et précieux. L’émergence d’un de ses surgeons talentueux mérite d’être saluée.
(Pierre-Luc Moudenc, Rivarol)

 Ce recueil de nouvelles, écrites dans une langue dense et drue, décoiffe le lecteur non averti. Des images fortes, cruelles, le plongent dans un univers où la couleur du sang, omniprésente, se marie à celle des noires nuées bouchant l’horizon. Le lecteur aventureux, fasciné, se plongera avec délectation dans une prose qui a un caractère hallucinatoire et qui crée un univers où le fantastique et le sordide se télescopent.
(Pierre Vial)

Voir la vierge prolonge avec force talent cet univers original, n’appartenant qu’à Bordes, cette petite musique par laquelle le lecteur avisé reconnaît une écriture vraie, et nous plonge dans sept histoires de splendide facture, entre batailles et laboratoires alchimiques, occultisme et putains, livres apocryphes et instruments de torture, à moins que ce ne soient des livres de torture et des instruments apocryphes. Et, au fond, c’est le cheminement d’Arnaud Bordes l’écrivain qui surgit ici, tout en recherches et en expériences, une sente de l’âme. Un bel œuvre, au sens alchimique du terme, et la preuve par l’édition que la nouvelle littérature est bien vivante.
(La Presse Littéraire)

WerwolfJacques Roucolle

Werwolf, le dernier carré (2005)

(épuisé)

Ce livre est un événement ! Il est le premier en langue française à évoquer la page tragique du Werwolf. Créé en 1944, sous l’impulsion d’Himmler, le Werwolf anticipait l’effondrement du Reich et préparait la résistance nationale-socialiste à l’occupation alliée et soviétique. Il s’opposa d’abord à l’avancée de ces derniers puis rentra dans la clandestinité pour combattre les nouveaux envahisseurs du sol allemand.
Sabotage, assassinats politiques, propagande, survie, tel fut la vie de ce dernier carré hitlérien qui lutta jusqu’à la fin de l’année 1947. Ce livre permet de découvrir l’héritage historique allemand qui a permis la naissance du Werwolf (et ses racines remontent au Moyen-Age), ses principaux acteurs, ses débuts et son existence sur les différents fronts, à travers mille témoignages. Donald Rumsfeld a récemment comparé la guérilla irakienne au Werwolf allemand. Ce livre passionnant et copieusement illustré (par un important cahier photo) a été écrit par un historien français qui a consacré dix ans de sa vie à des recherches approfondies, notamment dans les archives militaires de Berlin et de Moscou.

Cet ouvrage sur un sujet peu connu sera longtemps incontournable.
(Rivarol)

Werwolf, un mot qui fut et reste un rêve pour certains, un cauchemar pour d’autres. Jacques Roucolle décrit, avec la rigueur de l’historien, ce que fut ce mouvement condamné à un destin tragique. Car nombre d’Allemands, jeunes et moins jeunes, ont choisi de donner leur vie pour laver l’affront de la défaite. Leurs réseaux de résistance armée ont donné de rudes coups à l’occupant. Mal connu ou – ce qui est pire – caricaturé, le Werwolf a écrit une page sanglante qui mérite d’être inscrite dans le grand livre du devenir européen.
(Pierre Vial)

nuitOlivier Mathieu

Une nuit d’été (2005)

(épuisé)

Maîtresse d’un riche et brillant pianiste juif, le polygame Grégoire Isnard, puis amoureuse d’un écrivain exilé, misérable et au bord de la mort, Robert Pioche, une jeune fille trop longtemps masochiste se trouve déchirée entre deux amours, deux conceptions du monde, deux modèles de vie. Un roman d’amour, de passion et de jalousie où les scènes de sodomie dans un palais toscan, de fellations au clair de lune, de doigts qui pénètrent un vagin menstrué disent le sexe sans ambages ni tabous. C’est une fresque étonnante de la ville de Florence d’hier et d’aujourd’hui, et une invitation païenne à parcourir les chemins du Grand Midi vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Une réflexion sur l’amour et la mort. Une nuit d’été est le dixième roman d’Olivier Mathieu, qui a récemment obtenu une voix à l’Académie Française.

Olivier Mathieu a connu une gloire médiatique-éclair en scandalisant les biens pensants lors d’une émission télévisée de Christophe Dechavanne, il y a quinze ans. Depuis, comme un adieu à ce monde informe, il voyage. Il a fait ce choix sublime, radical et courageux entre tous, de ne jamais travailler à autre chose qu’à traquer la beauté partout. Et il en trace, pour nous, les contours avec éclat dans ses livres. Par cette Nuit d’été, il nous conte la nouvelle geste de son héros-double, Robert Pioche, qui dispute la beauté, justement, à un vil sophiste embourgeoisé. Un combat autour d’une jolie femme qui n’est que la métaphore d’un antique duel, opposant, depuis la nuit des temps, le désert au soleil. Tendez bien l’oreille et vous entendrez le chant sublime et poétique de ce dernier beatnik, d’un Cynique égaré dans nos temps gris, d’un destin solaire entre tous. Et le final est digne de ce nom puisque, en apothéose, un clochard luciférien (porteur de lumière) rend hommage à un autre clochard magnifique.
(Réfléchir et Agir)

Crânement qualifié de roman érotique, Une nuit d’été livre en fait des sentiments purs, éloignés de l’exhibitionnisme déplacé qui caractérise le genre. Il exprime que les plus beaux sentiments passent par les sens, mais aussi que les transgressions amoureuses sont des blessures, tant de la chair que de l’âme. Cet érotisme rend hommage à Eros et à Apollon. Olivier Mathieu, l’auteur, dont le héros est aussi le double littéraire, cisèle ses phrases, pèse ses mots et éclaire son propos d’images sublimes. Ce sont celles de l’Italie des poètes classiques, des philosophes antiques et des dieux grecs. Il fait se dresser Diogène dans un palais peuplé d’ombres, face à un satyre grimaçant et ventripotent, dont le piano tient lieu de flûte. Ce livre est un pur produit d’artisanat. Il est tombé sur mon bureau comme par accident. De l’inconnu surgissent parfois des moments de grâce. Cette nuit estivale en est un, tout de fraîcheur et d’éblouissante clarté. Il y a là de quoi oublier les affligeantes idylles en vogue dans les magazines comme les superproductions éditoriales. Ce livre-là, vous serez sans doute le seul à l’avoir lu… Tant mieux, certains moments ne se partagent pas.
(L’Echo d’Ancenis)

Une nuit d’été est éblouissant. C’est l’histoire d’une victoire, gagnée contre tout ce qui fait obstacle à l’amour, à la beauté et à l’intelligence, et dont le héros, revenu des enfers sordides où avait tenté de l’enfermer la coalition des médiocres, des envieux et des frustrés, a pour trophées la couronne de lune et le collier de soleil dont est parée la fille de roi qu’il en a délivrée. S’il n’avait été écrivain, Olivier Mathieu aurait sans doute été musicien. Les plus belles pages d’Une nuit d’été font chanter le mystère et l’éclat des éléments avec la vivacité d’un Chabrier et la subtilité d’un Debussy. Une nuit d’été a beaucoup en commun avec Les Deux étendards de Lucien Rebatet.
(Michel Marmin)

graalBruno Favrit

Le Voyage du Graal (2004)

(épuisé)

Brocéliande, Vézelay, Montségur, Newgrange, Montserrat, la Sainte Baume : voici quelques étapes d’une subtile géographie sacrée qu’a tracée Bruno Favrit, éternel marcheur et continuateur de nos ancêtres qui murmurent encore à nos oreilles des vérités primordiales. Avec ce livre, nous réapprenons à les écouter. Bruno Favrit est l’auteur de plusieurs ouvrages dont notamment Nietzsche (Pardès, coll. Qui suis-je ?), Enigmes et secrets des Causses (Naturellement), Ecrits païens (Déterna). Il a collaboré à de nombreuses revues (Antaïos, Ecrits de Paris, Réfléchir & Agir, Montségur).

Bruno Favrit aime l’errance qui illumine. Il débusque dans les paysages traversés des parcelles de vérité, toute une géographie sacrée. Rocs gravés, pierres levées, ruines de châteaux toujours vibrantes du fracas des batailles, monastères ou basiliques chargés de symboles, l’auteur ne se contente pas de décrire les paysages traversés (encore qu’il ait le don d’observation et que ses évocations ne soient pas exemptes de pittoresque). Son propos s’enrichit de mille digressions, de références, de rapprochements ingénieux.
(Pierre-Luc Moudenc)

Sous ce titre, Bruno Favrit, déjà auteur d’ouvrages remarqués, publie une étude très roborative à ceux qui ont soif de spiritualité vraie.
(Pierre Vial)

Déjà auteur de plusieurs ouvrages passionnants, Bruno Favrit vient de nous offrir le livre de bord de sa quête intrépide. Aux temps noirs, pour ne pas dire pourris que nous vivons, rien de plus urgent sans doute que de nous ressourcer de soleil et d’eau claire, de nous enfoncer sans crainte dans les forêts profondes, de parcourir les landes désertées au parfum de bruyère, et si nous sommes épris d’escalade, de sentir le roc frémir sous nos doigts à la recherche d’une prise. Quelle joie plus grande que de s’élever vers le soleil, de fendre la brume, et de s’ancrer enfin au bord d’une corniche pour jouir en altitude d’un horizon neuf ? Accompagnons Bruno Favrit. Il possède encore sans doute le secret perdu des chemins d’errance et de découverte, le sens des parcours enchantés. Notre voyageur n’a rien d’un pèlerin encroûté de poussière et de patenôtres ni d’un joyeux routard en vacances. Bruno Favrit est un écrivain qui marche, chose assez rare pour être signalée, doublé d’un éveilleur. Sa quête du Graal est sans doute le signe de notre appartenance à un univers qui nous échappe, qui tourbillonne sous nos yeux aveuglés et qui nous fait peur.
(Gaëlle Mann)

Un livre également salué par la Nouvelle Revue d’Histoire, Alain de Benoist, Rivarol et Réfléchir & Agir.

Pierre Gillieth

Les Dioscures (2002)

Prix : 12 €

Quel mystérieux lien unit Lukos, irène spartiate qui affronte les dangers de la cryptie et de l’invasion perse, à Pierre, jeune boxeur toulousain de notre monde moderne ? A vous de le découvrir dans ce premier roman salué par la critique. Pierre Gillieth a collaboré à de nombreuses revues (Rivarol, Ecrits de Paris, Terre & Peuple, Montségur) et codirige aujourd’hui la revue Réfléchir & Agir.

Un petit livre superbement écrit avec un souci constant du mot, de la phrase. C’est une atmosphère et non une intrigue, donc plus proche d’un poème que d’un roman. J’ai aimé ces aller-et-retours du ring populaire à la pinède hellénique. Les dieux y sont pourtant présents, ici et ailleurs. Et ils nous enseignent que la vie est combat. Lumière du soleil invaincu de la Grèce ou lumière froide, impitoyable des projecteurs… Une hantise du dépassement et la réussite d’un éternel retour très nietzschéen.
(Jean Mabire)

Prenant et émouvant, tout parcouru d’une poésie subtile qui lui confère un grand charme magique, j’ai apprécié tous les bonheurs d’écriture venus spontanément sous la plume de Pierre Gillieth,  et qui sont le signe, selon moi, d’un véritable écrivain. L’Antiquité, des dieux de la nature, du ciel et de la mer, des arbres, des temples clairs dans l’azur, de la liberté et de l’honneur, je suis au matin du monde grec ! Il y a aussi, dans ce livre, la véritable virilité, qui est réponse à la vraie féminité, autre couple divin. Lire Les Dioscures permet de savoir quelle est notre révolte, le monde intérieur dans lequel nous évoluons naturellement, hors des musées et des églises de tristesse ! Ce roman ouvre les portes du Temple de chair et de marbre, qui a gardé notre coeur. Les dieux sont parmi nous dans les rues, dans les pinèdes, près des rivières qui murmurent sur les galets… Ils attendent. C’est un beau, un très beau roman, un livre d’espérance.
(Gaëlle Mann)

La surprise d’un auteur qui a des choses à nous dire.
(Michel Déon)

Inclassable et imprécateur, écrit dans une langue précieuse qui ne craint cependant pas les uppercuts de style, ce petit livre est une curiosité dont l’itinéraire intellectuel est loin d’être évident.
(A.D.G.)

A l’évidence, Gillieth fait partie de ceux qui savent que notre monde n’offre comme porte de sortie, pour les âmes fortes, que la plongée libératrice dans la voie du sabre. Le livre de Pierre Gillieth se présente au lecteur éveillé, comme une promesse.
(Pierre Vial)