Apologie du méchant

En ces temps de bien-pensance dégoulinante et d’inversion totale des valeurs, le « méchant » devient finalement plus sympathique que le « bon ». Pour fêter son centième titre édité, Auda Isarn a convoqué une belle brochette de forbans et autres forçats enchaînés à leur clavier. Huit auteurs de sac et de corde qui vont redonner vie, le temps d’une nouvelle, à huit « méchants » d’anthologie.

Arnaud Bordes a ainsi choisi de ranimer la cruauté de L’Olonnois ; Alain Sanders nous révèle un pacte secret conclu entre le professeur Mortimer et son ennemi juré Olrik ; Pierre Gillieth suit le retour du Docteur Mabuse ; Xavier Eman exhume la vengeance posthume de Vlad l’Empaleur ; Bruno Favrit réhabilite le capitaine Dominique Strauss-Kahn ; Claude Marion nous conte l’amour maudit de Satan pour Eve ; Thierry Bouclier nous emmène chez Landru qui n’osa pas, pour une fois, tuer une charmante fille aux idées avancées (ô combien !) ; et Aristide Leucate dévoile la dernière infâmie de l’Ombre Jaune, ennemi juré de Bob Morane.

Tirage sur Rives limité à 100 exemplaires.

Tout cela est assez fin et spirituel, avec pas mal de clins d’oeil et de renvois à l’actualité.  A quand une suite ? A écouter les médias, les méchants sont de plus en plus nombreux, en passe d’être majoritaires dans le pays. Que d’apologies en perspective !
(Madeleine Cruz, Le Nouveau Présent)

Les huit auteurs maisons d’Auda Isarn – dont certains sont bien connus des lecteurs d’Éléments – nous invitent à redécouvrir le Mal, qu’il soit provoqué par le désir de vengeance, la folie, une volonté de domination ou le simple appât du gain, il est exploré sous tous ces aspects… et plus le choix du méchant est contestable, plus les nouvelles deviennent fascinantes.
(Anthony Marinier, Eléments)