Description
Le roman de Guittaut se veut en réaction au néo-polar français, post-soixante-huitard, loué dans le microcosme. (…) Un livre âpre et presque gore, mais tellement proche du monde où nous sommes désormais plongés. Guittaut excelle à nous conduire dans les barres HLM des zones de non-droit et des maisons de la culture et des associations prises en main.
(Francis Bergeron, Présent)
Beyrouth-sur-Loire, comme l’indique le titre, c’est la libanisation d’un pays, d’une société, détruits, divisés, à coups de néo-libéralisme, de gauchisme, de lâchetés et de calculs politiciens. Cela (dé)montré, sur fond d’émeutes urbaines, d’immigration, de campagne électorale, avec une précision naturaliste (il n’est pas de polar qui ne soit social) : divers milieux d’une ville de province, la presse locale, la politique, le réseau associatif, la délinquance… dont sont scrutés les compromissions, la corruption, les luttes.Ce pourrait être sous-titré “moeurs de province” comme dans les les romans du XIXe siècle. les personnages sont saisis dans leurs mots et gestes, et leurs rapports décrits avec un féroce réalisme : la stagiaire ambitieuse et connasse, le rédac’ chef gauchisant, le maire vulgaire et sans scrupule, Carpentel et l’héroïque Jeddoun, ancien phalangiste chrétien. Quant à l’action, elle est enlevée, les flingues, les voitures, les bastons, comme peut l’être aussi le découpage du récit, vif et aux élégantes ellipses. Premier roman de Pierric Guittaut, heureusement réédité, Beyrouth-sur-Loire est déjà plein du tempérament de l’auteur.
(Arnaud Bordes, Réfléchir&Agir)